Nous vous parlons souvent de l'origami, cet art du pliage de papier issu du Japon et qui permet de transformer une simple feuille de papier en objet ou en personnage, sans colle ni ciseaux. Mais connaissez-vous son étymologie ? Le terme "Origami" vient du verbe japonais "oru" qui signifie "plier" et du nom "kami" qui veut dire "papier". CQFD …
Aujourd’hui, vous allez vraiment voir en quoi l’origami est véritablement un art !
Après les Français Zim&Zou et le Japonais Yusuke Oono, voici le troisième et dernier artiste contemporain du papier que nous voulions vous présenter. Il s’agit du vietnamien Nguyễn Hùng Cường.
Un maître de l’origami
A 6 ans, il pliait déjà du papier (au Vietnam, le pliage de papier est enseigné dans les premiers cycles scolaires). A 10 ans, il créait son premier modèle : un cochon ! Aujourd’hui, il est passé au rang de maître de l’origami.
Le virus, il l’a attrapé en lisant le livre « Prehistoric Origami » de John Montroll que sa maman lui a offert en 1997 lorsqu’il avait 8 ans. Ce fut le premier d’une longue série d’ouvrages à travers lesquels il a appris tout l’art du pliage des origamis. Quand il ne trouva plus de modèles à reproduire dans les livres disponibles au Vietnam, il se mit à concevoir ses propres créations.
Depuis 2004, il fait partie du VOG (Vietnam Origami Group). Son mentor est Robert J. Lang et son livre "Origami Design Secrets" dont il s’inspire pour imaginer ses modèles.
D’extraordinaires animaux de papier
Basé à Hanoi où il est étudiant à l’Université Technologique, l’artiste crée de superbes créatures et scènes animalières. Sa spécialité, c’est d’utiliser pour ses créations un papier traditionnel vietnamien appelé le Dó.
Sa production préférée est le gorille, car, dit-il « c’est celui qui me fait passer le meilleur moment lors du pliage. Il n’est pas compliqué, mais pas simple non plus ».
A le voir, nous n’en doutons pas …
Amoureux du papier un jour, amoureux du papier toujours …
Publié dans plusieurs revues, l’artiste vit sa pratique comme une passion et non comme une activité rémunératrice. Il déplore que l’origami ne reste aux yeux des gens qu’une activité manuelle pour enfant, alors que c’est un véritable art !
« C’est toujours difficile, mais quand on y arrive, c’est le plus beau des sentiments », confie-t-il.
Pour découvrir ses superbes créations, vous pouvez cliquer sur sa page flickr et sur l’album Pinterest de Mille et Une Feuilles.
Nous, nous retournons à nos modèles plus … simples !!!
Cécile Douay
Rédactrice Web pour Mille et Une Feuilles
Juste bluffant ! Vous ne pourrez qu’être époustouflé(e), par les réalisations de Yusuke Oono… après les « petits » frenchies Zim&Zou, voici la suite de notre découverte des artistes contemporains du papier.
Les livres d’images découpées de l’artiste japonais Yusuke Oono
Plus que des livres, ce sont de véritables œuvres d’art.
L’artiste découpe une à une les feuilles de papier au laser, faisant apparaître animaux, personnages, objets et décors. Puis il les assemble en forme de carrousel. Résultat, par effet de profondeur, naissent des scénettes, dont l’histoire s’égrène au fil des pages.
Ce qui nous émerveille, c’est la finesse des découpages, les décors sculptés sur plusieurs plans et l’ambiance unique qui s’échappe de ces petits livres circulaires.
Une nouvelle façon de raconter des histoires
Les livres de Yusuke Oono peuvent se lire de façon classique, page par page, ou bien en les plaçant debout, pour une expérience de lecture originale à 360°. Cela donne d’ailleurs l’impression d’un film animé en 3D !
Graphiste et architecte japonais, Yusuke Oono a ainsi inventé un nouveau genre de livres d’images, qui fascinent autant les adultes que les enfants. Car il s’agit d’une invitation à la rêverie et à l’imagination, destinée à tous.
Parmi les contes qu’il a mis en scène, il y a « Jack et le Haricot Magique », mais aussi des créations originales, telles « sweet home » ou « Jungle ».
Yusuke Oono et FabLab Café
Quoi de plus naturel qu’une association entre le créateur japonais et FabLab Café, qui crée à travers le monde des lieux dédiés à la découpe laser et à la fabrication numérique ?
Dans le «FabCafe Brand Book», on découvre ainsi les activités proposées dans les Fablab Cafés. Un véritable concentré d’idées créatives, idéal pour la promotion de la marque et de sa culture.
Pour admirer les œuvres de Yusuke Oono, voici 2 liens :
Décidément, le papier nous émerveillera toujours, pas vous ?
Cécile Douay
Rédactrice Web pour Mille et Une Feuilles
Vous connaissez notre amour pour l’art, alors quand il s’agit d’allier création et papier, Mille et Une Feuilles ne résiste pas à l’envie de le partager avec vous : ouverture d’une nouvelle série sur les artistes contemporains du papier.
Les festivités commencent avec Zim&Zou, ces « petits » frenchies venus de Nancy !
Ils s’exposent au musée du Design de Chicago. Hermès, Le Monde, IBM, BNP, Washington Post, Microsoft, Grant Thornton … tous craquent pour leurs créations colorées et entièrement faites main.
En fait, grâce à son approche innovante du design, le duo de créateurs est tout simplement devenu une référence dans le monde du paper art.
Leurs réalisations ? Des décors naturels, des animaux sculptés, des objets des années 80 recolorisés en 3D, des décors et des constructions poétiques, qui s’exposent idéalement en vitrine ou sous la forme d’étonnantes installations.
A la ville, ils se nomment Lucie Thomas et Thibault Zimmermann
Respectivement nés en 1987 et 1986. Tous deux ont suivi le même BTS en Communication Visuelle, options graphisme, édition et publicité.
Après plusieurs collaborations en tant que freelances, et une formation en webdesign pour Thibault, ils ont décidé en 2010 d’unir leurs talents en créant leur studio de création graphique, au sein duquel ils laissent libre court à leur vision singulière du design graphique.
A l’origine, ils ne travaillaient le papier que pour le plaisir…
… partageant un intérêt commun pour le fait main et le développement durable. Il faut dire qu’ils bénéficiaient d’une source d’approvisionnement privilégiée, grâce aux grands-parents de Lucie qui travaillaient dans une usine de papier vosgienne.
Puis les sollicitations se sont multipliées. D’abord pour un projet DIY, et de fil en aiguille leur travail s’est concentré sur des installations créées à partir de matériaux tels que le papier, mais aussi le bois, la feutrine et le cuir.
En s’éloignant du design par ordinateur, le tandem nancéen parvient à concilier avec maestria création artisanale et design graphique. En jouant sur les multiples textures et couleurs du papier, il redonne du pétillant à un quotidien parfois trop terne.
Plus de sens, plus de couleurs, évidemment cela nous parle !
Aujourd’hui, le talent et la bonne humeur de Zim&Zou s’exportent à Dubaï pour Hermès.
Pour marquer l’ouverture d’une nouvelle boutique, le duo a imaginé de magnifiques installations en papier. C’est tout un monde féerique et coloré qui a pris place dans les vitrines de la marque de luxe, intitulé « Forest Folks ».
« La nature nous entoure et ne cesse d’évoluer depuis sa création. Sa course définit le monde dans lequel nous vivons. La nature est liée à tous les êtres vivants, et chaque être vivant y est lié. Dans ce projet, les spectateurs ont un aperçu des personnages curieux vivant dans cet environnement. Ce point de vue microscopique, où les plantes et autres végétaux règnent en maîtres, est comme une sorte d’image, un flash, un instant précis dans la course effrénée de la nature. La vie est partout, les fleurs poussent et emportent leurs habitants dans leur élan. Ce peuple mystérieux évolue, se construit et vit au cœur de la nature, révélant un fragment de leur vie quotidienne. », expliquent les créateurs.
A défaut de vous rendre à Dubaï, venez admirer les œuvres de Zim&Zou sur notre Pinterest !
Cécile Douay
Rédactrice Web pour Mille et Une Feuilles
Après les bijoux publicitaires façonnés grâce au papier, voici maintenant des créations cinématographiques épatantes, réalisées elles aussi avec du papier. Que de patience, de minutie et d’inventivité. Encore une fois, nous sommes subjugués !
Place au rêve…
Lotte Reiniger, à l’origine du papier découpé dans l’animation
Son grand chef-d’œuvre, Les Aventures du Prince Ahmed, est le plus ancien long métrage d’animation conservé. En utilisant la technique du papier découpé - ou « cut-out », la réalisatrice allemande a créé une animation de silhouettes et d’ombres chinoises, véritable prouesse technique pour l’époque. Trois ans lui furent nécessaires, de 1923 à 1926, pour réaliser ce film de 65 minutes et de 100 000 images.
Les personnages aux membres articulés grâce à des attaches parisiennes, furent animés image par image. La caméra était disposée verticalement, au-dessus d’une table comportant un large trou recouvert d’une vitre, puis d’un papier transparent sur lequel étaient disposées les marionnettes de papier. C’est ce système rudimentaire qui inspirera plus tard Disney, à qui l’on attribue (à tort) l’invention de la caméra multiplan … alors qu’il en a simplement perfectionné la technique.
Des réalisations de Lotte Reiniger se dégagent une grande poésie, une finesse du mouvement et une fluidité incroyable, au regard des moyens employés. Un vrai travail d’orfèvre ! Rendu de nos jours bien plus facile grâce au numérique…
Les 3 Inventeurs de Michel Ocelot
Dans ce court métrage d’animation de 13 minutes réalisé en 1979, le réalisateur rend hommage aux chercheurs et inventeurs qui furent maltraités et parfois tués. Tels Lavoisier, guillotiné après que le juge ait déclaré : "La République n'a pas besoin de savants" ou Thimonnier, inventeur de la machine à coudre, et Jacquard, inventeur du métier éponyme, dont les machines furent détruites par des ouvriers.
Avec Les 3 Inventeurs, Michel Ocelot a voulu répondre aux détraqueurs de son animation précédente et montrer que la technique du papier découpé n’est pas une technique d’amateur, mais bien de professionnel. Et voilà de quoi le film se compose : de papier blanc, de napperons en papier, de coups de ciseaux, de fil et de ruban adhésif. Il nécessita 5 mois d’exécution, puis 3 mois de tournage - dans une maison perdue dans les Cévennes. Même le bruitage a été fait avec du papier, sauf le son de la clochette.
« J’ai imaginé "Les 3 Inventeurs" comme mon chef d’œuvre, mais chef d’œuvre au sens d’ouvrier-compagnon. Un objet exceptionnel qui prouve sa maîtrise, qu’on ne fait qu’une fois dans sa vie et qu’on met ensuite dans une vitrine », explique le créateur de Kirikou sur son site internet (www.michelocelot.fr). « J’ai franchement fait tout le film au papier, et en papier blanc et éclairé de côté pour que l’on voit bien que c’était du papier à découper et en jouant sur le fait que c’était la matière papier, en la découpant, pliant, détruisant. Ce film c’était moi, j’ai tout dessiné, et tout fait. Je travaillais du lever au coucher, j'accomplissais quelque chose, j'étais heureux ».
Actuellement au cinéma : Kubo et l’Armure Magique
Cette aventure fantasy récemment sortie sur grand écran, fut réalisée en grande partie grâce à la technique du stop-motion : une animation image par image d’objets physiques. L’animation en volume se mêle aux images de synthèse avec une même impression de réalité, comme au moment où les origamis prennent vie, ou quand, à l’aide de l’instrument à corde de sa mère, un instrument magique, le petit héros plie et déplie des feuilles de papier qui se mettent à bouger, matérialisant un guerrier, un monstre ou une princesse…
Une sortie ciné, ça vous dit ?
Cécile Douay
Rédaction web
Rien d’autre ne nous met plus en joie que de vous faire découvrir les innombrables créations possibles avec le papier, et que cet art s’invite dans tous les domaines y compris dans la publicité.
Entre poésie et art du pliage, voici trois réalisations époustouflantes qui témoignent d’une imagination et d’une patience sans limite.
La publicité pour le New York Times Magazine par l’artiste Julien Vallée
À l’ère digitale, le talent de Julien Vallée est de savoir fusionner les dernières tendances technologiques avec le matériel réel et physique, notamment le papier, son matériau de prédilection.
Dans ce billboard animé, le motion designer montréalais fait se déployer en quelques secondes le titre du célèbre magazine américain.
La technique qu’il a utilisée est le Paper cut (ou art cut), qui consiste à créer des compositions digitales avec du papier découpé. Et c’est ce que l’artiste aime : transformer une simple feuille de papier en un objet qui peut communiquer.
Dans cette création publicitaire, le revers coloré de chaque lettre illustre la variété des sujets abordés par le magazine et le papier a été utilisé pour établir une connexion entre les contenus vidéo proposés par le New York Times Magazine sur son site internet et les sujets traités dans le print.
La publicité Orange Origami
Lorsque l’on évoque l'art du papier, on pense souvent à l'origami, issu de la culture asiatique en Chine et au Japon. La publicité d’Orange pour son forfait mobile Origami interprète avec maestria cet art du pliage à travers une réalisation étonnante.
En parallèle de cette publicité diffusée en 2010, Orange avait lancé une campagne autour du paper toy : les 130 premières personnes ayant collectionné leurs 13 PaperToyz étaient récompensées par des cadeaux.
La Publicité pour le vignoble californien Beringer par l’artiste Su Blackwell
Su Blackwell, artiste contemporaine vivant à Londres, crée des livres-sculptures. En découpant les pages de vieux livres, elle réalise des scènes en trois dimensions, comme elle a pu le faire pour illustrer l’œuvre Alice au pays des merveilles.
Ce StopMotion réalisé pour Beringer recrée un vignoble en papier, aussi magnifique dans sa créativité que dans sa réalisation.
Il aura nécessité 6 animateurs, 130 pieds de vignes en papier, 9 000 feuilles de vigne en papier et environ un million de coups de ciseaux !
Et vous, êtes-vous autant fascinés que nous par ces créations ?
Cécile Douay
Rédaction web
Nous terminons notre série sur les artistes du papier qui nous inspirent par un homme ! Il est Chinois, vivant à Pékin, et littéralement, il sculpte le papier comme un sculpteur le ferait d’un bloc de plâtre ou de bois.
Mais son talent ne se résume pas à cela, loin de là. Il crée des œuvres où le mouvement fait partie intrinsèque de la création, au point d’en former des visions et des interprétations radicalement différentes. Ses sculptures se déplient, se tordent et « s’accordéonisent ». De statiques, elles deviennent vivantes, envoûtantes, dérangeantes parfois.
Des sculptures flexibles. Ou l’art du papier en mouvement
Pour créer ses œuvres, Li Hongbo commence par empiler des milliers de feuilles en les collant de façon à former des blocs de papier étirables. Puis, avec sa scie électrique, il sculpte un visage, un buste, un crâne ou un objet.
L’œuvre prend tout son sens lorsque l’artiste la déplie tel un accordéon. Un visage qui se déforme, des membres qui s’étirent, un crâne qui dégouline, un cou démantibulé… le résultat est parfois déconcertant. Pour certaines créations, il aura fallu plus de 20 000 ou 30 000 feuilles de papier !
A travers ses œuvres protéiformes, « le maître du papier, froisseur d'illusions » avoue vouloir changer la vision du corps humain et des objets, pour leur donner une autre dimension.
Tout commence avec une histoire de pistolet
Un soir, pour les besoins d’un projet artistique sur les relations entre les armes et la culture, Li Hongbo se mit à sculpter un livre. Cela lui prit une semaine pour donner naissance à un pistolet constitué de feuilles de papier pliées et collées, qui une fois déplié devient un lampion.
Ensuite, cela lui demanda une année entière pour mettre sa technique au point et transformer ce coup d’essai en véritable œuvre d’art. Une technique qui s’inspire des pliages et dépliages chinois, utilisés pour les jouets et décorations traditionnelles en papier.
Le papier, une source inépuisable d’inspiration
Li Hongbo, éditeur de livre et designer, est un passionné du papier. Ses œuvres, qui subliment une technique ancestrale, sont aujourd’hui connues partout dans le monde. L’artiste tout juste quarantenaire continue d’expérimenter cette matière qui nous est si familière, avec le souhait de nous éveiller aux possibilités infinies offertes par le papier.
Chez Mille et Une Feuilles, nous sommes fascinés par l’originalité de ses créations aux apparences trompeuses et capables de nous projeter dans un monde fantastique.
C’est pourquoi nous lui avons dédié un tableau sur Pinterest !
Parmi tous les artistes du papier que nous vous avons présentés, lequel ou laquelle vous a le plus étonné ?
Cécile Douay
Yulia Brodskaya est une autre de ces artistes qui sait transformer le papier en une expression graphique fabuleuse.
D’origine russe, née à Moscou en 1983, elle vit en Angleterre depuis 2004. Aujourd’hui, elle est une illustratrice et artiste du papier mondialement reconnue.
Son talent est de savoir créer, rien qu’avec des bandelettes de papier et de la colle, des illustrations 3D vibrantes et impressionnantes de minutie. Modernes et novatrices, ses sculptures de papier témoignent d’une maîtrise du pliage, du collage et de la mise en couleur.
En quelques années, son style unique a convaincu de nombreuses marques prestigieuses de faire appel à sa créativité, telles Hermés, Nokia, Neiman Marcus, Ferrero, Starbucks, Godiva, Sephora, The New York Times Magazine … Toutes séduites par ses illustrations poétiques et fleuries, qui tranchent avec la publicité classique, leur permettent de montrer une image de qualité et de proximité.
En 2009, Yulia Brodskaya fut nommée « breakthrough star » par le magazine Creative Review.
La passion du papier et de la typographie
Très tôt passionnée par l’illustration et le papier, Yulia Brodskaya se perfectionne dans les arts graphiques à l’université d’Hertfordshire en Angleterre. Elle s’essaie alors à plusieurs techniques artistiques : peinture sur tissu, origami, collage, Beaux-Arts. Au cours de ses études en Communication Visuelle, elle poursuit ses recherches pour réussir à associer ses pratiques de prédilection : la typographie, le papier et la création d'objets fait-main et détaillés.
En 2006, elle commence sa carrière en tant que designer graphique et illustratrice, mais elle abandonnera rapidement l’ordinateur pour se consacrer à l’art du papier. "J’ai toujours été fascinée par le papier, explique-telle. J’ai testé plusieurs méthodes afin de le travailler, jusqu’à ce que je trouve une façon unique pour moi de l’utiliser : dessiner avec le papier plutôt que sur lui".
Transmettre un message, une émotion
Effectivement, cela lui a demandé du temps, à l’artiste russe, pour trouver son style et mettre au point son procédé de « système de ruche ». Pour elle, c’est un moyen d’améliorer l'image du papier, trop souvent dédaigné, de valoriser un message et de transmettre des émotions.
Maîtrisant désormais son art, Yulia Brodskaya sait se servir des contraintes du papier pour qu’il exprime des pensées et des idées. « Etant une création en 3 dimensions, l'oeuvre révèle une multitude d'angles de perception selon la luminosité, son intensité et sa direction. Ces variables peuvent radicalement changer l'aspect, l'expérience visuelle et le message émotionnel d'une même création », précise l’artiste.
Un art inspiré de la technique du quilling
Le quilling consiste à enrouler, arrondir et plier des bandes de papier pour les coller ensuite sur l'arrête sur un support. Boucles, cercles et navettes forment ainsi un sujet en trois dimensions. Très pratiquée pendant la Renaissance, cette discipline servait à vénérer Dieu et à embellir des messages sacrés. Devenant plus populaire au 18e siècle, elle fut alors utilisée dans le domaine de la décoration.
Envie de découvrir plus de créations de Yulia Brodskaya ? Nous lui avons dédié un tableau sur Pinterest !
Alors, êtes-vous autant transportés que nous par ces volutes de papier ?
Cécile Douay
Elle n’est âgée que de 29 ans et déjà ses œuvres, mêlant l’art et le design, sont prisées de grands noms de la mode, de la décoration et du luxe. Lancôme, Tag Heuer, Yves Saint Laurent, Tarkett, Adidas, Hôtel Intercontinental… pour ne citer qu’eux, lui ont déjà passé commande.
Que pensez-vous de ce plateau de fruits, inspiré des cartes topographiques, imaginé pour Guzzini ? Et de ces sublimes sculptures dorées créées pour Guerlain ? C’est à se demander si elles sont réellement faites de … papier !
Oui, c’est bien cela, de papier, la matière de prédilection de Maud Vantours. Cette designer et plasticienne française, installée à Paris, s’inspire de la finesse et de la souplesse du papier, de l’immense choix de couleurs et de textures qu’il offre pour créer des objets et des œuvres en trois dimensions.
Elle sculpte le papier
C’est lors de ses études d’art que la jeune femme découvrit le papier, qu’elle affectionne pour « son côté à la fois fragile et malléable, cette tranche qui est quasi imperceptible, mais qui accumulée devient dense et résistante ».
Elle le découpe, le plie, l’ajoure et le superpose. Et couche après couche, elle crée le volume pour donner naissance à des objets précieux, des décors fabuleux ou des sculptures 3D hypnotisantes, les « 3D paper », que nous adorons chez Mille et Une Feuilles.
A partir d’un motif en 2D, Maud Vantours imagine le découpage et le montage afin de composer un volume. Son travail consiste aussi en une recherche approfondie sur la couleur et le graphisme, l’épaisseur et la matière du papier. Elle façonne ses créations principalement à la main et utilise rarement la découpe numérique. D’autres matériaux l’inspirent, comme le tissu, le carton, le bois, le plastique, le liège et le PVC pour concevoir de vrais objets pour la maison.
Une inspiration née à Cuba
Cette idée de superposition de matière lui est venue lors d’un voyage à Cuba, là où les murs des vieilles maisons, s’écaillant du fait de l’humidité, laissent apparaître de multiples strates de peintures colorées.
Son projet de fin d’études est issu de cette inspiration : des revêtements muraux à base de papier accumulé en couches. Ces derniers furent exposés au showroom de la créatrice Agatha Ruiz de la Prada, puis vinrent ses premières opportunités de collaborations.
Depuis, Maud Vantours a fait de nombreuses recherches sur les couleurs et les différentes techniques, qui l’ont menée à son propre style, coloré, graphique, dense et détaillé. Mais son travail reste toujours basé sur cette inspiration originelle. « J'aime que ces accumulations restent visibles, que l’on perçoive la structure de l’objet pour le comprendre. », explique l’artiste.
Entre art et design
L’intérêt de Maud Vantours pour l’art est né lorsqu’elle était enfant. En famille, ils visitaient de nombreux musées et monuments, ils étaient également très bricoleurs. Ce qui semble, selon elle, l’avoir influencée. Pour ses études, elle a choisi l’École Supérieure des Arts Appliqués Duperré, où elle s’est spécialisée dans le design textile et la recherche de matériaux. Ensuite, elle s’est lancée en tant que freelance, afin de pouvoir poursuivre librement ses recherches et ses travaux personnels, en parallèle des commandes spéciales.
Aujourd’hui, ses productions sont exposées en France comme à l’étranger, dans des galeries et des salons professionnels. Découvrez-en de nombreuses du côté de notre tableau Pinterest qui lui est consacré !
Et dites-nous quel est l’objet ou l’œuvre qui vous fait le plus vibrer !
Cécile Douay
Son art réveille les murs gris de la ville. A la fois furtif et revendicatif, il vient titiller la sensibilité de chacun.
Mademoiselle Maurice est une artiste plasticienne de 30 ans, originaire de Haute-Savoie. Elle était à Tokyo lors de l’explosion de la centrale nucléaire de Fukushima en 2011. Cet événement lui donna envie de répandre en milieu urbain des galaxies de particules colorées, porteuses d’espoir et d’optimisme. Comme pulvérisées sur la grisaille, ses premières œuvres formaient des « NO », pour dire « non au nucléaire ».
Les créations éphémères de Mademoiselle Maurice sont composées de milliers d’origamis, technique qu’elle rapporta du Japon. Elles s’inspirent aussi de l’histoire de la petite fille japonaise Sadako Sasaki, qui atteinte d'une leucémie due à la bombe d'Hiroshima, avait entrepris selon la légende, de confectionner 1000 grues en origami afin de voir son vœu de guérison exaucé.
Le street art version origami
Avant d’éparpiller ses nuées d’origamis dans la ville, l’artiste prépare ses compositions dans son atelier de Paris, où elle est désormais installée. Ses œuvres urbaines, elle les crée directement sous les yeux des passants, suscitant joie et sourires.
A travers ses installations de papier et de fil, l’artiste cherche à recréer du lien, à apporter de la couleur et des émotions positives. Elle revendique un art populaire, non dégradant, qui réunit toutes les générations et tous les milieux.
Mais le message de l’artiste va encore plus loin. Mademoiselle Maurice incite les gens à s’interroger sur la nature humaine, sur leur rapport à l’environnement et l’importance de préserver la nature. Elle souhaite nous ramener à tout ce que les hommes peuvent créer de beau par l’échange et le partage. Elle veut nous rappeler la simplicité de la vie et la beauté de ce qui nous entoure.
Ce n’est donc pas étonnant que Le provocateur de sourires - le magazine dont le projet est de distribuer des sourires, des énergies et des actions positives - l’ait choisie pour réaliser leur SMILE !
Une amoureuse du papier
Mademoiselle Maurice a toujours aimé découper, coller, manipuler, bricoler… Sa maman disait d’elle qu’elle préférait passer des heures à découper des magazines plutôt que de jouer à la poupée.
Diplômée d’architecture, elle ne trouva pas la possibilité dans ce métier d’assouvir sa soif de création. Alors elle l’abandonna pour se consacrer à l’art. D’abord à la peinture, au dessin et à la photo. Puis, après son année japonaise, au papier et au fil, ses matériaux favoris.
Ce qu'elle aime, c’est travailler ces éléments simples pour les mettre en forme de manière complexe, en pratiquant l’origami, la dentelle et la broderie. Elle commença au Japon en 2010 par des installations en ruban et, de retour en France en mars 2011, elle fit ses premières installations en pliage papier sur les murs.
Reconnaissant elle-même son côté sauvage, elle avoue aimer rester seule à plier sans cesse, laissant s’évader ses pensées, savourant sa liberté et ces moments de déconnexion totale.
Artiste internationale, elle réalise ses installations partout dans le monde, à Tokyo, à San Francisco, en Suède, en Belgique, à Sydney, en Chine, à Hong Kong… Ses créations peuvent être de grandes fresques murales en milieu urbain comme des tableaux aux dimensions diverses.
Vous vous en doutez, Mille et Une Feuilles craque complètement pour ce street-art respectueux de l'environnement et très coloré ! Découvrez le tableau que nous lui avons consacré sur Pinterest.
Et chez vous, quelles émotions naissent en regardant ces fresques murales ?
Cécile Douay