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Rouge : symbolisme, histoire et expressions… notre série des couleurs

Papier calque RougeAprès la découverte du superbe jaune et de notre préféré orange, nous continuons de vous en faire voir de toutes les couleurs ! Votre papeterie créative vous présente une autre couleur éclatante…

C'est à la fois le feu sacré et les flammes de l'enfer, l'amour vrai et le sang des crimes. C'est le rouge.

La couleur par excellence. Parfois même une redondance : en latin, coloratus et en espagnol, colorado se traduisent tous deux par "rouge" et "coloré". De même, le système chromatique de l'Antiquité ne comportait que trois pôles : le blanc pour l'incolore, le noir pour le sale et le rouge pour… la couleur.

Cette prépondérance du rouge s'explique par le fait que ce sont les pigments que l'homme a su maîtriser le plus tôt et le plus facilement, tant pour la peinture que pour la teinture. Le rouge se retrouve ainsi dès la préhistoire, dans l'art paléolithique, obtenu à partir de la terre ocre-rouge. Au néolithique, on utilisa une herbe appelée garance… cela ne vous rappelle-t-il rien ?!

 

Symbole de deux éléments forts, le feu et le sang

Depuis la nuit des temps, le rouge n'a jamais laissé les hommes indifférents, les accompagnant dans l'expression de leurs plus grandes émotions. Il reflète aussi bien l'amour et la passion (le cœur rouge, la rose rouge) que la violence et la fureur (voir rouge, être rouge de colère).

A la fois positif et négatif, le rouge possède deux faces opposées qui ont toujours fait bon ménage, et aussi une double signification, car il est à la fois symbole d'engagement et d'interdiction.

 

Entre les hommes et le rouge, une histoire d'amour passionnel…

Dans l'Antiquité, le rouge était admiré, représentant le pouvoir, la religion et la guerre : Mars le dieu du combat, certains prêtres et les centurions romains étaient vêtus de rouge.

Au XIIIe siècle, le Pape quitte son vêtement blanc et revêt le rouge, tout comme les cardinaux, montrant ainsi qu'ils sont prêts à verser leur sang pour le Christ. En parallèle, les diables sont peints en rouge et dans les romans, le chevalier bravant le héros est habillé de … rouge. Ambivalence, déjà.

Avec la Réforme, le rouge est chassé du temple : les réformateurs protestants le considèrent comme immoral. Ainsi, à partir du XVIe siècle, les hommes ne s'habillent plus en rouge. Chez les Catholiques, seules les femmes peuvent le porter. Le rouge - autrefois couleur masculine du pouvoir et de la guerre - devient féminin. Tandis que le bleu - qui était féminin en référence à la Vierge - devient la couleur masculine, car plus discrète. Cette inversion est à l'origine de notre symbolisme bleu / rose d'aujourd'hui…

Jusqu'au XIXe siècle, le rouge est la couleur de la mariée : le jour de son mariage, on enfile sa plus belle et plus riche robe, qui ne peut être que rouge. En même temps, les prostituées devaient porter un vêtement rouge pour être repérées dans la rue, et les maisons closes s'identifier par une lanterne rouge. Voilà que le rouge incarne deux images de l'amour : le divin et le péché. Ambivalence toujours.

Le rouge devient aussi symbole de l'interdit, à travers la robe rouge des juges, les gants et le capuchon du bourreau qui verse le sang.

A la Révolution, le drapeau rouge, "teinté du sang des martyrs" parisiens, tués sur le Champ de Mars, est l'emblème du peuple opprimé. Désormais, le rouge symbolise le communisme.

De nos jours, le rouge c'est la fête, Noël, l'érotisme et le spectacle dans les théâtres et les opéras. Mais il reste également la couleur de l'interdiction et du danger : les panneaux d'interdiction, le feu rouge, le téléphone rouge, l'alerte rouge, le carton rouge, la Croix-Rouge. Ambivalence éternelle.

Si peu présent dans nos objets du quotidien et dans la nature, le rouge reste la couleur de l'exception et de toutes les émotions fortes…

 

Et pour vous c'est rouge passion ou rouge colère ?

 

Cécile d’Orthozen

Rédactrice de blog

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