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En 2020 : où en est-on avec le papier recyclé (ou pas) ?

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On le sait maintenant, l’avenir de l’industrie papetière ne se fera pas sans le recyclage du papier - recyclage qui fournit une partie de la réponse aux grands défis environnementaux posés par la production de papier. Il suffit de regarder les chiffres :

  • 1 tonne de papier recyclé équivaut à 3 à 5 tonnes de bois.
  • la production de papier recyclé économise aussi environ 90% d'eau et réduit de moitié l'énergie nécessaire à la fabrication du papier.
  • avec 1,2 tonne de papiers usagés, on peut fabriquer 1 tonne de papier recyclé, là où 2 tonnes de pâte à papier sont nécessaires pour produire 1 tonne de papier à base de fibres vierges.
  • si trois fois plus de livres étaient imprimés sur du papier recyclé, les émissions de gaz à effet de serre de cette industrie pourraient être divisées par deux.

Bref, trier ses papiers, c’est contribuer à une moindre consommation des ressources naturelles, à la réduction du volume des déchets et à fournir aux papetiers une matière première abondante et meilleure marché. Mais on peut mieux faire ! Car aujourd’hui, seul 1 papier sur 2 est trié.

 

Le recyclage de papier, une industrie éco-responsable

En France, où très peu d’exploitations fournissent du bois pour la pâte à papier, nous sommes contraints à en importer, entraînant un bilan carbone défavorable. Utiliser de vieux papiers pour fabriquer du papier permet donc de diminuer les tensions sur la matière bois.

Quasi-inépuisable, cette ressource est disponible à proximité immédiate des entreprises de transformation. Enfin, cette industrie assez récente et aux processus industriels performants, veille à maîtriser son empreinte écologique.

 

Mais le recyclage du papier a ses limites

Car au fil des opérations de recyclage, la qualité des fibres diminue. Une même fibre peut être réutilisée 2 à 5 fois, mais pas indéfiniment, et il faut donc réintroduire régulièrement des fibres vierges dans la chaîne de production.

 

L’autre problème avec le papier recyclé ?

C’est que nous en achetons (trop) peu ! Nos habitudes de consommation ont la peau dure, et pourtant chacun de nous a la responsabilité de faire progresser sa consommation de papier recyclé, en repensant ses usages par exemple.

Autre point faible, le papier recyclé soufre de la mauvaise réputation de ses prédécesseurs pelucheux et absorbants. Mais depuis, tout a progressé : le papier est lisse, ne peluche plus et l'utilisation en photocopieuses ou en imprimantes ne constitue plus un obstacle. Avec les nouveaux procédés de fabrication et de blanchiment sans chlore, il est même possible d'obtenir du papier recyclé blanc, adapté aux communications les plus prestigieuses.

 

Et pourtant, les bénéfices économiques du recyclage de papier sont là pour nous tous

  • L’économie du recyclage soutient l’industrie et les emplois locaux, en considérant les papiers comme une nouvelle matière première créatrice de valeur et non comme un déchet. Ainsi, l'industrie du papier et du recyclage représente plus de 90 000 emplois en France, l’emploi dans le secteur du recyclage ayant augmenté de 36% en 10 ans.
  • L’économie du recyclage est une économie d’innovation, car pour garantir la qualité du papier recyclé, les industriels du papier doivent investir.
  • L’économie du recyclage développe l’économie locale, car il est moins coûteux et plus efficace de transformer les vieux papiers à proximité de leurs lieux de collecte.

Aussi, le déclin de la filière du papier recyclé auquel on assiste en ce moment se révèle un véritable drame social et écologique.

Sur le site de la WWF, on peut lire : « La faible part des achats de papier recyclé en France pénalise le développement de l’économie circulaire locale, avec tous ses atouts de réduction d’impacts environnementaux (eau, énergie, ressources) et de création d’emplois ».

D’un point de vue global, les papeteries françaises se portent mal, avec des conséquences directes sur la production de papier recyclé. Ainsi, le papetier Arjowiggins - l’un des principaux en France à transformer les vieux papiers – a-t-il été contraint en 2019 de cesser ses activités à Château-Thierry et dans la Sarthe, où l’une de ses usines était la seule à produire certains types de papier recyclé, pour la bureautique et l’édition. Résultat, les imprimeries locales doivent désormais se fournir en papier à l’étranger, aggravant le bilan carbone.

 

Les causes du déclin

En premier chef, la dématérialisation, qui entraîne une moindre circulation de papier.

Mais ce n’est pas la seule raison. L’année 2018 a été marquée par une envolée du prix de la pâte à papier vierge, en raison d’une forte demande en Chine, entraînant de graves conséquences économiques chez nos papetiers.

Un autre frein au développement de la filière du recyclage dans la bureautique, c’est l’orientation du marché mondial vers le recyclage en emballage.

 

Alors où en est-on vraiment avec le papier recyclé ?

La France recycle environ 66% de sa production de papier, soit environ 171 kilos de papier recyclé par seconde ou encore 5,3 millions de tonnes de papier par an, faisant de l’industrie papetière la première industrie de recyclage en France.

Les matières premières utilisées par l’industrie papetière en France proviennent pour 40% des déchets de scierie et de bois d’éclaircie. Les 60% restant sont issues du recyclage.

Il n’en reste pas moins que la rareté des canaux de collecte des vieux papiers constitue le principal frein au marché. Pour le développement de la filière du recyclage, il nous faudra donc compter sur la volonté croissante de la protection de l’environnement et sur la montée en popularité du papier recyclé.

Chez Mille et Une Feuilles, nos deuxièmes meilleures ventes sont les papiers recyclés y compris le papier kraft (juste après le carton plume). Nous en vendons ainsi beaucoup plus que du papier Pollen, sachant que même ce dernier se met au recyclé !

 

Et vous, où en êtes-vous avec le papier recyclé ?

 

Mise en mots par Cécile Douay

Rédactrice Web pour Mille et Une Feuilles

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Eté 2013 : notre tour du monde du papier (4/4) – En Asie

Eté 2013 : notre tour du monde du papier en AsieC'est en Asie que nous bouclons notre périple autour de la Terre, à la découverte du papier, de son industrie, de son histoire et de ses effets sur l'environnement. Que ce soit en Finlande, au Canada ou au Brésil, la fabrication du papier n'est pas abordée ni considérée de la même manière, et ses impacts sur l'environnement ne sont pas pris en compte de la même façon par les industriels. Qu'en est-il aujourd'hui en Asie, dans cette partie du monde où le papier est né ?

 

En Chine, là où tout a commencé…

Bien que les papiers les plus anciens remontent à deux siècles avant Jésus-Christ, c'est au Ier siècle que la fabrication du papier est historiquement née, lorsque les Chinois commencèrent à le produire en quantité à partir de fibres de lin, de bambou et d'écorces de mûrier. Le papier fut alors adopté pour l'écriture, mais aussi pour l'origami.

 

A Echizen au Japon, on y fabrique encore avec amour et patience des papiers uniques

Fabrication du papier washi à EchizenSur la route du papier, s'il y a un village à ne pas rater, c'est celui d'Echizen dans l'ouest du Japon. De nombreuses familles y fabriquent toujours du papier, notamment des papiers matière de très haute qualité. "La passion du Japon pour le papier a commencé ici, vers l'an 600 après Jésus-Christ", écrit Erik Orsenna dans son essai Sur la route du papier.

Et cette passion perdure. Dans les ateliers artisanaux, on peut admirer le travail des femmes et des plus anciens qui produisent à la main des papiers "purs", à partir de fibres de kozo, de mitsumata et de gampi. Tous les artisans du village ont même créé tous ensemble la plus grande feuille de papier au monde : 7,10 mètres de long, 4,30 mètres de large pour 8 kilos !

 

De la tradition à … la modernité, mère de tous les dangers pour l'environnement

Sur le même continent, l'histoire et la fabrication du papier ne s'écrit pas de la même façon ni dans les mêmes conditions…

 

En Indonésie, fabrication du papier rime avec déforestation - tout comme sa consœur l'industrie de l'huile de palme. Depuis plus d'une dizaine d'années, Greenpeace y dénonce les pratiques des industriels de la pâte à papier, notamment celles du géant Asian Pulp and Paper (APP).

Depuis 2001, au moins 180 000 hectares de forêts et tourbières auraient été déboisés par APP. Cette destruction des forêts tropicales indonésiennes a des conséquences écologiques désastreuses. Elle menace des milliers d'espèces animales, comme l'orang-outan et le tigre de Sumatra. Et en augmentant les émissions de gaz à effet de serre (20% des émissions mondiales de gaz à effet de serre sont dues à la déforestation), elle participe grandement aux changements climatiques.

 

Ceux qui réagissent à ces pratiques douteuses

Pratiques douteuses des papetiers asiatiques dénoncées par GreenpeaceEncouragée par les actions des ONG (Greenpeace, Rainforest Alliance, WWF) et la multiplication des reportages télévisés, la prise de conscience est mondiale et suscite des réactions.

Récompensé de la Tronçonneuse d’Or, Asia Pulp and Paper perd sa certification FSC en 2007, acquise seulement un an plus tôt.

Les multinationales et distributeurs clients d'APP (Danone, Mattel, Nestlé, Kraft, Adidas…) l'ont fait sortir de la liste de leurs fournisseurs.

En 2009, le ministre indonésien des forêts a suspendu temporairement les activités d'APRIL (Asia Pacific Resources International), le deuxième plus gros fabricant, pour réviser la légalité de ses activités de déforestation sur l’île de Sumatra.

Enfin, les agences de communication françaises exhortent les professionnels de leur secteur (imprimeurs, annonceurs, agences, papetiers…) à acheter leur papier de manière responsable, en choisissant des fournisseurs dont les pratiques ne mettent pas en danger la nature et les économies locales. La déclaration de L'AACC (Association des Agences Conseil en Communication) est sans équivoque : "Tous nos clients sont aujourd’hui confrontés à des pressions sur leurs achats et nous devons, bien sûr, en tenir compte dans nos offres commerciales. Mais nous ne devons pas nous abriter derrière l’argument prix pour accepter des dérives malsaines car beaucoup de professionnels européens proposent aujourd’hui des solutions respectueuses de l’environnement, aussi bien en ce qui concerne la gestion durable des forêts, la fabrication des pâtes à papier, le recyclage, et les process d’impression et ce à des prix très compétitifs."

Depuis 2011, à grands renforts de budget de communication, Asian Pulp and Paper a voulu faire croire à l'application d'une gestion durable, écologique et sociale de ses activités. Ni plus ni moins qu'une stratégie de Greenwashing.

Néanmoins, il semblerait que depuis le début de l'année, l'industriel indonésien ait adopté une nouvelle politique de conservation des forêts. Même si Greenpeace a suspendu sa campagne, l'ONG s'est engagée à "surveiller de très près la situation, pour s’assurer qu’APP agit là où cela compte vraiment – sur le terrain, dans les forêts tropicales". Et on le comprend…

 

Et vous ? Etes-vous prêt à des achats responsables ?

Mille et Une Feuilles, un papetier engagé !Nous vous en parlions déjà en 2010, choqués par ce reportage de France 2 sur la disparition du tigre de Sumatra. Notre responsabilité, tout comme la vôtre, est de choisir les papiers et fournitures des papetiers qui respectent l'environnement tout au long de la chaîne (gestion des forêts, procédés de fabrication éco-responsables, recyclage). Dès maintenant, pensez-y pour vos achats de fournitures scolaires… un geste qui contribuera à l'équilibre de la planète !

 

Votre papeterie en ligne est là pour vous guider, nous vous en parlerons la prochaine fois en vous présentant les fournitures scolaires Forever.

 

Cécile d’Orthozen

Rédactrice seo

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Eté 2013 : notre tour du monde du papier (3/4) - Au Brésil

L'industrie du papier au BrésilNous sommes passés En Finlande, au Canada, direction maintenant vers une nouvelle latitude pour continuer à explorer l'industrie du papier dans le monde. Direction le Brésil, où la première machine à papier à été installée en 1889 par Industria de Papel e Celulose de Salto.

Ce n'est un secret pour personne, l'Amazonie, le poumon de la planète, se meurt. Et avec elle la plupart des forêts tropicales dans le monde. L'exploitation des bois tropicaux pour le commerce et l'industrie du papier, l'exploitation agricole et plus précisément celle du soja, ont entraîné une déforestation massive. Et avec elle la destruction d'un écosystème où se trouvait près de 80 % de la biodiversité des terres émergées et où vivaient des dizaines de millions de personnes. Aujourd'hui, à la surface du globe, plus de 80 % des forêts primaires ont disparu…

 

Papier, eucalyptus et controverses

Fôret eucalyptus au BrésilAu Brésil, la production de papier fait l'objet de nombreuses contestations. Là-bas, pour répondre à la demande croissante de papier, les forêts natives de feuillus et de résineux sont remplacées par des plantations d'eucalyptus. Avec pour résultat la disparition d'espèces végétales et animales. Entre autres...

Pourquoi l'eucalyptus ? Avec une croissance rapide – l'eucalyptus est mature en 7 ans contre 20 à 30 ans pour les arbres de l'hémisphère nord, fournissant un papier de qualité pour l'édition, il est pour l'industrie papetière brésilienne un arbre miraculeux et savamment exploité. Tant et si bien qu'en 2010, le Brésil, producteur le plus compétitif au monde, s'est hissé au quatrième rang mondial des producteurs de cellulose obtenue à partir d'eucalyptus. Avec encore un grand potentiel d'expansion.

 

Terres agricoles et populations locales également en danger

Soutenue et subventionnée par les gouvernements à travers des projets de développement économique, la culture de l'eucalyptus a en réalité de nombreux effets dévastateurs.

Premièrement sur l'environnement et la santé. Car l'exploitation des monocultures d'eucalyptus requiert l'utilisation importante de pesticides hautement toxiques pour éviter la prolifération des maladies et parasites.

Ensuite sur les sols et les productions agricoles. Gourmandes en eau, les exploitations d'eucalyptus pompent les nappes phréatiques et les ressources en eau, au détriment des petits agriculteurs et par conséquent de la sécurité alimentaire des populations. Appauvries, dégradées, les terres deviennent inutilisables, laissant la place à des "déserts verts".

Indien chassé de ses terres au BrésilD'un point de vue humain enfin. L'exploitation de l'eucalyptus n'a finalement permis la création que d'un faible nombre d'emplois, avec un exode rural à la clé (il faut un salarié  pour 15 ha d’eucalyptus contre 30 pour 15 ha d’agriculture vivrière). Et des communautés entières ont littéralement été chassées de leurs terres, réquisitionnées par les industriels du papier.

Alors que la surface exploitée et les implantations d'usines ne cessent de croître, tribus indigènes et petits agriculteurs s'organisent pour récupérer leurs terres. A coup de pétitions et de procédures judiciaires contre les multinationales du papier.

Au Brésil, la production de papier met à mal l'environnement, la santé, la structure sociale et même les droits de l'Homme. Pourtant, le secteur y fait figure de référence en matière de développement durable et de reforestation…

 

L'industrie papetière brésilienne se dit, elle, écologiste…

Face à ces dénonciations, les industriels du papier contre-argumentent. Selon eux, ils mettent "en place les meilleures pratiques pour minimiser les mauvais effets" et l'eucalyptus "est cultivé dans des zones déjà dégradées ou carrément rasées". Autre argument avancé : la totalité de la production de pâtes et de papier est issue de forêts plantées, produisant une matière première renouvelable et permettant de lutter contre le réchauffement climatique.

L'industrie du papier contribuerait même à la préservation des forêts natives, en conservant 40 % de la forêt d'origine (contre 20 % imposé par le Code forestier brésilien). Mais aussi en pratiquant le reboisement, dans des zones séparées des forêts non exploitées afin de limiter les effets de la monoculture sur l'environnement. Les entreprises seraient également en majorité dotées de l'écolabel FSC (Forest Stewardship Council) et de programmes sociaux.

 

Mille et Une Feuilles participe à la reforestation en Amazonie

De son côté, votre papeterie en ligne agit… depuis décembre 2012, nous faisons partie d'un projet de reforestation et de conservation des forêts au Pérou. Là-bas, 20 arbres ont été plantés en notre nom…

 

La semaine prochaine, changement de cap, RDV en Asie !

 

Cécile d’Orthozen

Rédactrice web

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Eté 2013 : notre tour du monde du papier (2/4) - Au Canada

Notre découverte de l'industrie papetière, son histoire et ses enjeux dans différents pays se poursuit… …

 

... au Canada, où l’industrie des pâtes et papiers du Québec fut désignée "Événement historique national" en août 2006 par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada.

industrie-du-papier-canada.gifIl faut dire que l'histoire et le développement socio-économique du pays doivent beaucoup à l'exploitation des ressources naturelles et forestières. Un réseau hydrographique étendu et de nombreuses forêts, surtout au Québec, ont favorisé l'essor de l'industrie du bois et la construction de papeteries. Au point de faire du Canada, en 1918, le plus grand exportateur mondial de pâtes et papiers.

C'est au début du XIXe siècle que le Canada a pris conscience du potentiel de ses forêts, quand l'Angleterre - ne pouvant plus se fournir en Europe suite au blocus naval de Napoléon - s'est tournée vers sa colonie pour s'approvisionner en bois de construction navale. Plus tard, de nouveaux marchés d'exportation s'ouvrirent pour le Canada vers les Etats-Unis, alors en plein boom démographique.

Au début du XXe siècle, la demande en bois de construction diminue et le Canada reconvertit ses scieries en papeteries afin de répondre aux nouveaux besoins en pâte de bois destinée à la fabrication de papier. Des villes entières se construisent alors autour des papeteries, telles Chicoutimi "Ville de la pulpe" et Trois-Rivières "Capitale mondiale du papier journal".

pulperie-chicoutimi.jpgL'après-guerre est l'âge d'or de l'industrie du papier canadienne, avec des records de production, la mécanisation des procédés depuis la coupe du bois jusqu'à la fabrication du papier, la spécialisation des métiers et l'ouverture de la première école nationale de papeterie à Trois-Rivières.

De nos jours, en pleine mutation de l’industrie papetière, la question qui se pose au Canada est celle de la sauvegarde et de la transmission de son riche patrimoine papetier matériel et immatériel. Alors que des usines ferment, les savoir-faire des spécialistes de la forêt et du papier disparaissent. Seules des initiatives locales permettent désormais la conservation de ce patrimoine industriel, à travers des musées et des lieux de mémoire. Leur objectif : maintenir les équipements et grandes usines du siècle passé, tout comme le souvenir de la vie et de l'organisation sociale de jadis.

 

De nouvelles solutions écologiques

Dans le contexte actuel de déclin de la production de papier journal, l'industrie du papier canadienne cherche désormais à se démarquer à travers de nouveaux processus de transformation et de valorisation. De nouvelles normes environnementales sont établies et la recherche fait émerger de nouvelles activités (biochimie, méthicellulose, bioénergie, papier intelligent antibactérien).

Pour maintenir la durabilité de l'environnement, l'AFPC (Association des Produits Forestiers du Canada) a pris des engagements forts en termes d'aménagement forestier durable, de lutte contre les changements climatiques, de conservation de l'eau, de réduction de la pollution atmosphérique et de réutilisation de la fibre. Une étude sortie de l'Université Yale classe d'ailleurs la réglementation canadienne comme l'une des plus strictes au monde.

Des critères scientifiques et mesurables ont même été établis par le Conseil canadien des ministres des forêts, sur lesquels les membres de l'APFC s'appuient pour contrôler de manière tangible leurs pratiques en matière d'aménagement forestier durable :

  • Critère 1 : conservation de la diversité biologique
  • Critère 2 : état et productivité de l'écosystème forestier
  • Critère 3 : conservation des sols et de l'eau
  • Critère 4 : rôle dans les cycles écologiques mondiaux
  • Critère 5 : avantages économiques et sociaux
  • Critère 6 : responsabilités de la société

 

Quand Greenpeace s'en mêle…

Autre particularité canadienne, la campagne "Markets Initiative" portée depuis 2000 par Greenpeace et d’autres organisations non gouvernementales (ONG). Leur cheval de bataille ? Développer l'utilisation de papier respectueux des forêts primaires dans l'édition canadienne. Ainsi, depuis que J.K. Rowling a demandé à son éditeur de publier son opus d'Harry Potter de 2003 sur du papier 100% recyclé, plus de 60 éditeurs ont pris des engagements éco-responsables.

 

festival-papier-windsor-can.jpg
Un festival du papier à Windsor, capitale du papier fin

Le Festival du Papier de Windsor au Québec est une autre preuve que le papier est intimement lié au patrimoine et à l'histoire du Canada. On peut y profiter de ses animations de rue, de ses spectacles et de ses exposants. Point d'orgue de la fête : un défilé de mode de papier, unique au Québec ! En juin dernier, il s'agissait de la 19ème édition du festival.

 

 

Après l'Amérique du Nord, direction le Sud, retrouvons-nous la semaine prochaine au Brésil !

 

Cécile d’Orthozen

Rédaction web

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Eté 2013 : notre tour du monde du papier (1/4) – En Finlande

L'été dernier, nous vous embarquions pour un tour des musées et des moulins du papier de l'hexagone. Cette année, nous partons à la découverte de l'industrie du papier… dans le monde ! Entre histoire et nouvelles tendances, écologie et considérations environnementales, c'est un véritable voyage culturel et dépaysant que votre papeterie en ligne vous propose.


Notre première étape dans un pays nordique : la Finlande, champion du papier écologique par sa pureté et son volume de production.

industrie-du-papier-finland.gifL'industrie papetière y constitue l'un des piliers de l'économie. Pas étonnant, lorsque l'on sait que la surface du pays compte 70% de forêts, soit plus de 4 hectares de forêt par habitant, dix fois plus que la moyenne européenne.

Pourtant, en Finlande, fabricant de papier par excellence, tout est fait pour réduire son utilisation : les feuilles sont très fines et donc peu agréables, le papier (tout comme les livres) est très cher, il est payant dans les facultés, là où l'impression est gratuite ! Même les emballages en carton y sont réduits au maximum dans les rayons des supermarchés.

Autre tendance dans ce pays où l'écologie n'est pas prise à la légère, les Finlandais privilégient désormais les solutions numériques. Il faut dire que la Finlande se positionne aussi à la pointe de la technologie.

Pour preuve, l'installation en mai dernier du superordinateur Cray XC30 (l’un des ordinateurs les plus performants au monde) à Kajaani, à 250 km seulement du cercle polaire. Particulièrement consommateur d’énergie pour refroidir les serveurs, le stockage de données tire parti là-bas d'un refroidissement naturel et d'une eau abondante qui offre de l'électricité à moindre coût. Résultat : l'empreinte carbone du stockage numérique est minimisée, tandis que la concurrence au papier augmente…

Bousculée par les nouvelles technologies, victime de la baisse de la demande de papier, l'industrie papetière finlandaise est obligée de réduire sa production : fermetures d'usines, diminution des emplois d'un tiers en 10 ans… Le numéro un mondial du papier pour magazines, UPM-Kymmene, a lui-même annoncé début 2013 une diminution de 7% de ses capacités de production (soit 850 000 tonnes de papier !).

Diminuer la production, mais aussi se diversifier pour continuer à exister. Le débouché à plus fort potentiel semble être l'emballage carton, préférable aux emballages plastique et où le numérique ne peut faire concurrence. Une diversification qui s'accompagne de nouvelles implantations mondiales, en Chine notamment où les besoins en emballages augmentent avec la croissance industrielle.

Mais cela n'est pas suffisant pour assurer la croissance. Alors les industriels se tournent aussi vers la bioénegie. UPM a ainsi installé dans le sud-est de la Finlande la première raffinerie au monde qui produira du biodiesel à partir de résine de pin.

Malgré tout, la question reste entière pour l'industrie papetière et forestière finlandaise : comment utiliser les ressources forestières abondantes du pays ? De nouveaux services ou produits sont à trouver…

 

usine-verla-finlande.gifEnvie d'aller plus loin dans la connaissance de la Finlande et de son industrie papetière ?

Partez visiter Verla, la première fabrique de pâte à carton en Finlande !

Là, au sein même de la vieille usine et de ses installations, vous remonterez le temps, à la découverte de l'histoire de l'industrie forestière finlandaise et des techniques de production d'antan. Propriété du groupe UPM-Kymmene, l'usine de Verla est inscrite depuis 1996 sur la liste du Patrimoine mondial de l'UNESCO.

 

Après le pays des Rennes, nous vous donnons RDV la semaine prochaine au pays des Caribous !

 

Cécile d’Orthozen

Rédactrice web

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Le papier, 1ère idée fausse : l’industrie du papier a un impact négatif sur l’environnement

Chez Mille et Une Feuilles, nous avons décidé de tordre le cou aux idées reçues sur ce matériau dont vous et nous sommes passionnés : le papier. La principale idée fausse qui circule est que l’industrie papetière ne se soucie guère de l’environnement… Qu’en est-il réellement ?  

Contrairement à l’image qui lui colle à la peau, l’industrie du papier a beaucoup progressé depuis une dizaine d’années, tant sur le sujet du traitement des déchets que sur celui des matières premières. En effet, les dépenses de recherche et de développement réalisées dans l’industrie papetière française ont permis aux entreprises de s’inscrire dans la trajectoire d’un développement durable, grâce à des améliorations produits, une meilleure maîtrise des process, des économies d’énergie et des réductions de l’impact sur l’environnement.  

Pour cela, les papetiers s’appuient sur les travaux d’équipes de chercheurs dont les laboratoires sont souvent installés sur site. Certaines sociétés papetières disposent également de centres de recherche spécialisés dont plusieurs sont certifiés ISO 9001.  

 

Recyclage et gestion des déchets

60 % des matières premières utilisées pour la fabrication des papiers et cartons proviennent du recyclage. En France, 73 usines papetières (sur un total de 106) recyclent des papiers et cartons récupérés (PCR), et 44 d’entre elles fabriquent des papiers et des cartons exclusivement par recyclage.

L’industrie papetière participe significativement à la gestion des déchets. Les PCR sont autant de matières qui ne doivent pas être incinérées ou enfouies, allégeant de ce fait la charge des collectivités. La matière achetée est ainsi valorisée dans sa propre filière.

 

Réduction des émissions de CO2 et des rejets

Autre changement, allant dans le sens d’un développement durable, opéré au sein des industries papetières : le remplacement de 40% des énergies fossiles utilisées dans le processus par de la biomasse. Cela a pour conséquence directe de réduire les émissions de CO2 du secteur. De même, sur la dernière vingtaine d’années, les papetiers ont réduit de 80% leurs rejets dans l’eau.  

 

Conservation des forêts

Enfin, le papier français ne contribue pas à la déforestation, il permet au contraire de renforcer la vitalité et le développement des forêts. L'émission de carbone atmosphérique liée à la respiration des végétaux et à la décomposition des parties mortes permet aux forêts en croissance de constituer des « puits » de carbone. Et pour qu’une forêt conserve son rôle de puits, il faut éviter qu’elle ne vieillisse de manière excessive.

La récolte des bois sur une forêt (suivi de la plantation d'arbres nouveaux ou d'une régénération naturelle à partir des arbres conservés) permet d’éviter son vieillissement. L’industrie papetière, qui utilise 97% de rondins français (les 3% restants proviennent des pays de l’Union Européenne), contribue à dynamiser le puits forestier français. En utilisant des sous-produits de la gestion forestière (bois d'éclaircie, houppiers) et des industries du bois (déchets de scieries…), l’industrie papetière valorise plus de 6 millions de m3 de bois, soit environ 20% de la récolte commercialisée en France.

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Cécile d’Orthozen

Rédaction web et création de contenus

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