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Tous ces papiers éphémères (2) : le papier journal

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A peine est-il lu qu’il devient obsolète. Au café ou au restaurant, peut-être aura-t-il la chance d’être épluché par plusieurs férus d’actualités. Mais dès le lendemain, il aura perdu toute sa valeur.

Pourtant, ce papier à l’utilisation primaire indéniablement brève, est-il si éphémère que cela ?

Car le papier journal est …

 

… le papier recyclable par excellence

On l’utilisera avantageusement pour se protéger du soleil, de la pluie ou même du froid, pour allumer un feu de cheminée, emballer de la vaisselle dans des cartons de déménagement ou recouvrir le sol pendant des travaux de peinture, héler un taxi avec élégance ou s’en servir de signe de reconnaissance pour un premier rendez-vous, recueillir des fruits, des frites ou des chichis, et même, comme le faisaient nos aïeux, en guise de papier hygiénique.

Voyez là toute l’humilité dont doivent faire preuve les journalistes de presse écrite, qui contrairement aux écrivains, ne verront jamais leur prose traverser les siècles… en tout cas pas sur du papier journal, programmé à jaunir rapidement et non conçu pour être préservé longtemps - la lignine du bois, exposée à la lumière, rendant le papier cassant.

Collecté et désencré, le papier journal permettra à son tour de produire une pâte de récupération pour la fabrication d’un nouveau papier journal. Sans ce recyclage, l’impression d’un quotidien à fort tirage imposerait l’abattage journalier d’une dizaine de milliers d’arbres... Aujourd’hui, la moitié de la pâte à papier nécessaire pour la production des journaux européens provient du recyclage de vieux papiers, cartons et déchets industriels.

 

Un papier conçu pour les grandes cadences de production

Pour répondre à la boulimie des imprimeries de journaux, où les rotatives tournent à 50 000 tours par heure, le papier doit à la fois être résistant et de fabrication rapide.

Ainsi, 95 % des composants du bois de résineux choisis pour fabriquer la pâte à papier sont simplement râpés, sans aucun traitement des fibres. De cette façon, il est possible de dépasser la vitesse exceptionnelle de 60 kilomètres de papier fabriqués par heure, sur 5 à 10 mètres de large.

Les imprimeurs reçoivent des bobines contenant jusqu’à 20 kilomètres de papier au grammage situé entre 40 et 52 g/m² et dont le poids peut dépasser 1 tonne.

Très poreux, le papier journal est un papier non couché, qui absorbera facilement les encres spéciales à séchage accéléré.

Ce procédé de fabrication du papier journal à l’échelle industrielle a été mis au point à la fin du XIXe siècle, quand l’essor de la presse écrite est encouragé par les progrès techniques tels que l’invention de la presse rotative en 1860.

 

De 1600 à nos jours

Les premiers journaux d’actualités sont apparus en Allemagne et aux Pays Bas autour de 1600, en édition très limitée. En France, c’est « La Gazette » de Théophraste Renaudot qui marqua en 1631 l’avènement de la presse écrite périodique.

En 1800, le tirage des quotidiens parisiens était de 36 000. En 1870, il atteignait un million et les grands hebdomadaires régionaux voyaient le jour.

Aujourd’hui, malgré le recul de la presse écrite, de nouvelles formes de journaux persistent, comme la presse gratuite ou des magazines aux thématiques ciblées.

Terminons par une astuce toujours bien pratique… Savez-vous comment faire mûrir plus vite vos avocats ? En les enveloppant dans du papier journal !

 

Cécile Douay

Rédaction articles de blog

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