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La série de l’été (4/6) : Un été sans papier ? Et sans cartes postales ?!

La série de l’été (4/6) : Un été sans papier ? Et sans cartes postales ?!

Qui nierait le plaisir de recevoir la carte postale d’un ami, d’un enfant ou d’un parent, parti en vacances dans le Sud ou dans un pays lointain ? Et celui de choisir, puis d’écrire, de coller délicatement le timbre et de glisser dans la boîte aux lettres du village ses propres cartes postales ? Pour un bout de rêve et de dépaysement partagé …

 

Histoire de la carte postale

L’idée d’un feuillet cartonné de correspondance est émise pour la première fois en 1865 lors de la conférence postale de Karlsruhe, par Heinrich Von Stephan, fondateur de l’Union postale universelle et directeur général des Postes de l’Empire allemand. Une proposition restée lettre morte jusqu’en 1869, quand Emanuel Hermann, professeur d’économie politique, convainc l’administration postale autrichienne de l’intérêt d’un tel feuillet. La carte de correspondance voit ainsi le jour.

Les premières cartes postales sont mises en circulation en France en 1870 - affranchies de timbres prussiens. Pendant la guerre franco-prussienne, alors que Strasbourg est assiégée, elles permettaient aux blessés et aux assiégés de communiquer avec leur famille.

Officiellement introduite grâce à la loi de finance du 20 décembre 1872, la carte postale est tout d’abord disponible en deux modèles : une carte affranchie à 10 centimes pouvant circuler en France, en Algérie ou à l’intérieur d’une ville et une carte affranchie à 15 centimes qui peut circuler de bureau à bureau. Succès immédiat.

En 1873, les cartes postales arborent les premières publicités en noir et blanc, et en 1891, c’est un entrepreneur marseillais, Dominique Piazza, qui commercialise des cartes illustrées d’une photographie.

En 1900, la carte postale se vend dans de nombreux commerces et devient un véritable marché. Les premiers collectionneurs de cartes postales anciennes – les cartophiles – apparaissent par la même occasion. Un essor encouragé par celui du tourisme et l’habitude d’envoyer une carte depuis son lieu de vacances.

Il était alors interdit d'écrire au verso de la carte postale, dévolu à la seule inscription de l’adresse. On écrivait au recto, où l’image ne recouvrait pas la totalité de l’espace.

À partir de 1904, le recto est désormais entièrement occupé par l’illustration et le verso est divisé en deux parties : la gauche pour la correspondance et la droite pour l’adresse.

Le déclin de la carte postale n’attend pas les nouvelles technologies pour se faire sentir. Dès les années 1920, la qualité des cartes postales baisse, malgré l’apparition de la couleur. Il y a aussi l’évolution des modes de vie et l’arrivée d’autres moyens de communication.

« Au début du siècle, on envoyait une carte postale à n’importe quelle occasion, aussi souvent que l’on utilise le téléphone portable aujourd’hui », explique Christian Deflandre, créateur du musée de la carte postale à Antibes. « C’était alors un vecteur massif de communication, d’information, de publicité, parfois une marque du patriotisme. Les images étaient beaucoup moins présentes dans la société qu’aujourd’hui. Envoyer une carte apportait de l’exotisme au destinataire ».

 

Quel avenir pour la carte postale ?

Pour autant, la carte postale n’a pas dit son dernier mot. Le marché s’est amélioré depuis une dizaine d’années, grâce à la montée en gamme et la création de formats différents, tels que le panorama et les cartes « de luxe ».

La carte postale résiste encore aux réseaux sociaux : selon le patron des éditions d'art Jack, « acheter une carte sur un présentoir est un acte d’impulsion et un moment de détente. On n’est pas dans le même concept que publier une image sur Instagram ».

« La carte postale touristique vit et vivra, même si elle ne sera plus ce qu’elle a été, un moyen de communication de masse très peu cher », précise Christian Deflandre. « Poster une messagère d’amour et d’amitié, comme on le disait au début du siècle, en recevoir une, c’est toujours un petit geste un peu spécial. ».

N’est-ce pas ?

 

6 faits qui montrent que la carte postale n’est encore pas morte :

  • C’est l’objet qui dispose du plus grand nombre de points de vente dans le monde
  • En France, 600 millions d’unités sont annuellement en circulation (10 cartes par an et par habitant)
  • La carte postale symbolise l’amour et le romantisme, en témoigne le coucher de soleil sur la mer qui est le sujet de carte postale le plus répandu
  • La Tour Eiffel est le monument représenté le plus vendu, avec plus de 5 milliards d’unités à son effigie depuis 1889 (presque une par habitant de la planète)
  • L’illustration photographique fait de la carte postale un outil d’information et un objet de collection
  • La carte postale n’est pas un média de l’immédiat, elle matérialise un lien qui donne du sens aux relations familiales et amicales, et même professionnelles.

 

DIY cartes postales

Voilà une belle idée pour occuper créativement et utilement les enfants ! Voici 2 liens pour créer soi-même ses cartes postales de vacances :

 

Visitez le musée de la carte postale !

Vous passez vos vacances dans les Alpes Maritimes ? Le Musée de la Carte Postale vous accueille à Antibes, avec une collection de plusieurs milliers de cartes postales, de toutes les époques et de tous les pays. Toutes les informations ici : Musée de la Carte Postale.

 

Bonne visite !

 

Cécile Douay

Rédactrice Web pour Mille et Une Feuilles


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