Tout savoir sur le papier de verre

Tout savoir sur le papier de verre

Également appelé papier sablé au Québec, cet incontournable de l’établi du bricoleur permet de préparer les surfaces - en bois, en métal ou en pierre - en vue de les peindre, de leur appliquer un revêtement, de les coller, de les assembler, ou d’en assurer les finitions.

En fonction de la surface à poncer et du travail à réaliser, on utilisera un abrasif composé de grains décapants spécifiques et de tailles différentes.

 

Du naturel à l’industriel

Le ponçage fut pratiqué dès l’Antiquité égyptienne à l’aide d’objets rugueux comme la pierre. Et de tous temps, on réalisa le polissage du bois avec des substances granuleuses telles que la diatomite, la pierre ponce ou le charbon de bois.

Les Romains adoptèrent quant à eux la peau rugueuse de la raie, tandis qu’en Nouvelle-Zélande, en Polynésie et chez les Chumash du sud californien, on utilisait la peau de requin ou de chien de mer. Pendant longtemps, les Européens et les Japonais polirent avec de la prêle d’hiver, une plante contenant de la silice en grande quantité. En Amérique du Nord, les Hopis de l’Arizona préféraient des morceaux de grès, et cela jusqu’au XXe siècle.

L’ancêtre du papier de verre est apparu en Chine au XIIIe siècle. Il consistait en un parchemin sur lequel des fragments de coquillages, de graines ou de sable étaient collés à l'aide d’une gomme naturelle.

La production industrielle de papier de verre commença en Angleterre au XIXe siècle. Un procédé de fabrication à partir de sable fut breveté aux États-Unis en 1834 par Isaac Fischer.

En 1916, la société 3M (Minnesota Mining & Manufacturing) - fondée à l’origine en 1902 pour exploiter une mine de minéral supposé idéal pour la fabrication de papier de verre et de meules - met au point  un papier de verre imperméable, réduisant les poussières et dont la première utilisation fut dédiée à la finition des peintures automobiles.

 

La fabrication du papier de verre

Des plus fins aux plus grossiers, les papiers de verre sont tous fabriqués de la même manière. Sur la surface d’un papier ou d’un tissu, sont collées différentes particules abrasives en fonction de l’utilisation :

  • du verre pilé, reconnaissable à sa couleur sablée et dédié au ponçage des résineux
  • du grenat, pour les bois durs ou tendres, reconnu pour sa dureté et son efficacité d’abrasion
  • de l’émeri, pour les métaux
  • du carbure de silicium, un abrasif haut de gamme pour les bois durs, l’aggloméré, les pierres calcaires
  • de l’oxyde d’aluminium pour de belles finitions sur les bois durs de texture fine
  • du diamant pour les matériaux très durs
  • de l’alumine, de l'oxyde de chrome, de l’acier inoxydable…

L’efficacité d’abrasion dépendra de différents critères : la taille des cristaux, la longévité du tranchant, la rapidité d’encrassement, la résistance du liant.

 

Seulement pour le bricolage ?

Détourné de son utilisation primaire, le papier de verre sait se faire artistique : utilisé comme support de peinture par Joan Miró ou comme instrument de musique par Leroy Anderson.