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Art thérapie : Jeannette Leray et le charme du kirigami

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Mille et Une Feuilles - Bonjour Jeannette. Pouvez-vous vous présenter en quelques mots, votre parcours ?

Jeannette Leray - Bonjour, j'ai 61 ans, en retraite depuis quelques mois. Auparavant, j 'étais infirmière dans le service de pédiatrie de l'hôpital Saint Camille à Bry-sur-Marne.

Mes loisirs préférés ont toujours été des activités manuelles, que je partage avec mes 4 enfants : le dessin, la peinture, le canevas, le tricot, la peinture sur soie ...

Je profite maintenant de mon temps libre en m'occupant de mes petits-enfants et de ma passion : le kirigami, que j'ai découvert au Salon des Artistes organisé sur mon lieu de travail en octobre 2012. Je ne pouvais pas rester ignorante de cet art, alors je me suis équipée de manuels d'apprentissage et une collègue m'a appris les bases du découpage.

 

Mille et Une Feuilles - Expliquez-nous en quoi consiste le kirigami.

Jeannette Leray - Au Japon, le terme de kirigami désigne l'art du découpage du papier. Kiri vient de Kiru : couper et Gami : papier. Aujourd'hui, le terme de kirigami est communément associé à l'art du papier découpé et plié dont le pop-up est le dérivé. Il se pratique à l’aide d’un scalpel.

 

Mille et Une Feuilles - Pratiquez-vous le kirigami seule ou en groupe ? Proposez-vous des ateliers, des tutos ?

Jeannette Leray - Je  pratique souvent seule le kirigami, parfois avec mes petits-enfants. J'utilise alors des petits ciseaux pointus, leur âge ne permettant pas l'utilisation du scalpel.

Aujourd’hui, je souhaite faire découvrir à tous l'univers enchanteur du découpage ! J'aimerais organiser des ateliers pour transmettre mon savoir et aussi travailler en groupe. Les réseaux sociaux permettent de nombreux échanges, le partage de tutos et de nombreux conseils.

 

Mille et Une Feuilles - Le kirigami est parfois utilisé comme support d’art-thérapie. Selon vous, comment cette activité créative peut-elle aider les gens à aller mieux, à se recentrer ?

Jeannette Leray - Le kirigami, comme toute autre activité créative, peut être utilisé pour mieux se connaître, maîtriser l'angoisse, surmonter les douleurs morales ou physiques. L'apprentissage et la création laissent place à l'imagination, à la libre expression. Cela aide l’enfant à prendre confiance en lui, à grandir. Il développe son esprit créatif et inventif.

 

Mille et Une Feuilles - Utilisez-vous le papier pour d’autres types de créations ?

Jeannette Leray - J'utilise le papier pour faire des mobiles, des boîtes de dragées, des faire-parts, des cartes de vœux, de la décoration de table, des photophores et des maquettes.

 

kirigami-carte-pop-upMille et Une Feuilles - Terminons par un petit tour sur la boutique de Mille et Une Feuilles. Dans la rubrique « papiers de création », quels papiers choisiriez-vous pour la pratique du kirigami ?

Jeannette Leray - Pendant la période d'apprentissage, il faut utiliser du papier 90 gr. Dès que l'on maîtrise la découpe au scalpel, on utilise un grammage supérieur de 160 ou 170 gr pour la bonne tenue du kirigami. On peut choisir indifféremment du papier blanc, noir ou de couleur.

Pour la couverture des cartes, il faut laisser libre cours à son imagination, que ce soit pour la couleur ou la qualité du papier. On peut alors opter pour du papier Vergé, métallisé, pailleté, parchemin ou du papier matière.

Enfin, j'utilise aussi le papier calque pour reporter les tutos.

 

Merci Jeannette !

 

Cécile Douay

Rédactrice web

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Art thérapie : Eric Singelin et la magie du “pop-up”

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Mille et Une Feuilles - Bonjour Éric. Une question me taraude depuis que Stéphanie m’a parlé de vous … Qu’est-ce qu’un ingénieur papier ?

Éric Singelin - Un ingénieur papier est quelqu'un qui conçoit des livres animés, dit "pop-up", souvent en collaboration avec un auteur et un illustrateur.

Ce sont des livres dont les pages se déploient en trois dimensions grâce à des systèmes de pliages et de découpes.

Le mot "ingénieur papier" est la traduction littérale du mot anglais "paper engineer". Mais nous ne sommes pas pour autant des ingénieurs au sens où on l'entend communément. Ce terme est parfois remplacé par "designer papier", qui correspond mieux à la réalité. Nous travaillons la mise en scène du papier à l'échelle d'une double page.


Mille et Une Feuilles - D’où vient votre amour pour le papier et comment l’exprimez-vous ?

Éric Singelin - J'ai toujours été entouré de livres, de textes et d'images et j'ai toujours dessiné. Forcément, cela rend sensible au papier, à sa couleur, sa texture, sa transparence. Par la suite, le travail du pli m'a permis de créer du volume, donc de la lumière et même du mouvement.


Mille et Une Feuilles - Expliquez-nous plus particulièrement la technique du pop-up et des livres à systèmes que vous développez.

Eric Singelin - Le Pop-up consiste à faire surgir du volume à l'intérieur d'un livre ou même d'une carte et donc à créer un effet de surprise. Les plis doivent permettre à l'architecture de papier de se déployer, mais également de se replier à l'intérieur de la double page, sans en déborder. Le papier est un matériau très précieux, car il garde la mémoire du pli. Et même si j'utilise la géométrie pour créer des patrons de découpe, sa souplesse autorise parfois l'imprécision ou le hasard.

Il est aussi possible de créer des animations en deux dimensions. Grâce à une tirette, on va actionner un mécanisme de papier glissé sous la page et créer du mouvement en surface, en corrélation avec l'illustration.

 

Mille et Une Feuilles - Vous animez des ateliers créatifs auprès d’enfants. En quoi consistent-ils ?

Éric Singelin - Je leur propose une initiation aux techniques du livre animé. Parfois de manière totalement libre, parfois en rapport avec un sujet (art, architecture, littérature...). L'idée est qu'ils puissent s'approprier rapidement les techniques pour pouvoir inventer leurs propres cartes pop-up. Et cela sans utilisation d'outils ou de savoirs mathématiques, afin de ne pas exclure ceux qui auraient des problèmes scolaires. Il n'est pas non plus nécessaire d'être bon en dessin. Du papier, des ciseaux et un peu de colle, cela suffit.

La couleur du papier teinté dans la masse est intense et couper à l'intérieur est jubilatoire. En général, à la fin d'un atelier, chaque participant a un résultat différent. On peut déjà percevoir leur sensibilité propre à travers leur utilisation des formes, de la couleur, de la composition de l'espace.


Mille et Une Feuilles - Considérez-vous cette activité avec les enfants comme de l’art-thérapie ? Comment ces ateliers les aident-ils ?

Éric Singelin - Je ne sais pas si je pourrais employer ce terme à proprement parler. Il est clair que mon intention est de leur faire découvrir quelque chose, mais surtout de leur amener du bien-être, leur ouvrir des possibilités.

Le pop-up est quelque chose de magique : transformer le papier de deux à trois dimensions. Et pour cette raison, cela peut être intimidant pour quelqu'un qui n'en a jamais fait. Les enfants sont amenés à surpasser cette peur et à réaliser quelque chose qui leur paraissait impossible deux heures auparavant.

Cela est donc très bénéfique pour leur confiance en eux-mêmes. Et cela ne s'arrête pas là, car régulièrement à la fin de l’atelier, ils me confient qu'ils vont transmettre et partager ce savoir avec leur famille ou leurs amis.

Il m'est aussi arrivé de travailler avec des jeunes en réinsertion ou avec des personnes âgées. C'est un peu la même chose : prouver que l'on peut réussir alors que l'on est en situation d'échec, s'étonner soi-même alors que l'on pense qu'il est trop tard pour apprendre.

 

carte-pop-up-singelinMille et Une Feuilles - Comment vous contacter pour organiser un atelier et qui peut y participer ?

Éric Singelin - On peut me contacter par e-mail ou par téléphone, toutes mes coordonnées sont sur mon blog : http://eric-singelin.blogspot.fr/.

Les ateliers sont ouverts à tous, aux enfants à partir de 7 ans, mais aussi aux adultes.

 

Mille et Une Feuilles - Vous êtes client de Mille et Une Feuilles. Pourquoi avez-vous choisi notre boutique ? Quels types de papiers y commandez-vous ?

Éric Singelin - Je sais que je peux toujours compter sur l'expertise et la réactivité de Stéphanie. J’apprécie notamment le papier Forever, Pollen et le Bicolore Maildor.

 

Merci Eric !

 

Cécile Douay

Rédactrice web

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Art thérapie : Brigitte Barateau et le pouvoir du collage

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Mille et Une Feuilles - Bonjour Brigitte. Sur votre site www.treflerele.fr, vous vous définissez comme « artiste, médiatrice en créativité, catalysatrice de changement ». Expliquez-nous votre rôle, votre vision et ce qui vous anime.

Brigitte Barateau - Après avoir vu par moi-même que l’on pouvait s’exprimer, parler de soi sans entrer au fond de sa propre histoire, j’ai cherché des moyens d’expression autre que la parole et j’ai découvert le collage. J’ai vérifié  son effet sur d’autres personnes, en prison notamment. Ensuite, il était évident que je me devais de le transmettre et de le partager.

Les images qui nous attirent portent nos attentes, nos craintes, nos croyances. Déchirer, décomposer, recomposer, recoller, raconter… un collage figure notre propre image en morceaux que nous essayons de contenir puis de transformer.

Médiatrice signifie dans le cadre de mon activité que chaque participant peut s’approprier l’outil du collage par la transmission de savoirs. Catalysatrice au sens chimique du terme, que ma présence et mon intervention conduisent le participant à s’exprimer par le collage, à lâcher prise pour mettre ensuite des mots.

 

Mille et Une Feuilles - Comment travaillez-vous avec le papier ? Comment ce support s’intège-t-il dans vos activités ?

Brigitte Barateau - Le papier, ou plus précisément l’image, est mon outil principal. Dans les collages que je réalise personnellement, je ne cherche pas une image, je feuillette des journaux et des magazines et les images m’attirent. Je les décompose et les recompose sans thème prédéfini à l’avance, sans composition au sens où je laisse mes pensées vagabonder en même temps. Moins je contrôle, plus l’inconscient se faufile surtout quand il y a du carton ondulé, car je perds de vue ce que je colle. Et cette contrainte permet le lâcher prise.

Avec les cartes (j’anime aussi des ateliers de jeux de cartes associatives), les images sont omniprésentes. C’est avec leur représentation que se raconte des histoires fausses à l’extérieur et vraies à l’intérieur. J’ai fabriqué aussi des jeux avec du carton et des phrases découpées dans les magazines. La couleur et la texture sont importantes dans un jeu de cartes.

 

Mille et Une Feuilles - Parlons plus particulièrement du collage. Selon vous, qu’est-ce qui en fait un outil puissant ?

Brigitte Barateau - Se laisser choisir par une image, quelle qu’elle soit sans censure, c’est laisser advenir ce qui vient se dire là. C’est voir, comprendre (au sens de prendre avec) les pensées qui surgissent ici et maintenant par les images. Un exercice à la fois cathartique, méditatif et créatif. Dans la récupération de papiers il y a la notion de transformation au sens alchimique du terme, transformer ses émotions, passer de l’ombre à la lumière.

 

Mille et Une Feuilles - Quel lien faites-vous entre le collage et l’art-thérapie ? En quoi le collage est-il source d’épanouissement personnel ?

Brigitte Barateau - Dans l’art thérapie il y a la notion de soin, je m’adresse à ceux qui sont curieux de leur propre nature.

S’ouvrir avec le collage, c’est apprendre à être bienveillant vis-à-vis de soi-même. Etre pleinement soi s’adresse à tous. Développer son potentiel créatif, c’est penser sa confiance en soi, c’est ouvrir son esprit à l’imprévu, lâcher prise d’un résultat en laissant aller son imagination…

 

Mille et Une Feuilles - Vous intervenez auprès de personnes en milieu carcéral, en centre social. Comment le collage peut-il aider ces personnes ? Avez-vous une anecdote, un moment fort à partager ?

Brigitte Barateau - Un jeune détenu de 18 ans arrive à l’atelier collage après un parloir avocat. Il sait maintenant ce qu’il risque vraiment. Son collage ce jour- là ne comprend que des images de pierres, de mur, pas un personnage. Il colle, colle jusqu’au dernier morceau découpé et se lève pour partir sans un mot.

Un autre s’est aperçu en regardant son collage terminé qu’il y avait des yeux partout, dont un en plein centre. L’œilleton de la cellule?

En centre social, un atelier de femmes autour de la violence a révélé des images très fortes qui ont pris leur sens une fois collées.

On ne découpe pas une image par hasard. Le collage permet l’expression des ressentis, sans la censure des mots. A condition d’accepter de ne pas vouloir faire un beau tableau. Moins on possède les mots, plus on lâche le mental, plus les émotions sont à fleur de peau, plus les images sont parlantes. 

 

Art thérapie : Brigitte Barateau et le pouvoir du collageMille et Une Feuilles - Dans quel(s) autre(s) cadre(s) intervenez-vous ? Utilisez-vous le collage pour des accompagnements personnels ou seulement en groupe ? Comment vous contacter pour organiser un atelier collage ?

Brigitte Barateau - Depuis ma découverte des jeux de cartes associatives, qui sont composées d’images ou de mots, j’utilise moins les collages en groupe. Par contre j’utilise mes collages comme support à l’expression. Réaliser un collage à plusieurs est aussi une dynamique très intéressante : quelle place je m’accorde ? Comment j’occupe l’espace, comment j’envahis l’espace de l’autre ?

Sur mon blog, les dates des ateliers cartes sont annoncées et aussi comment me contacter : www.treflerele.fr.

 

Mille et Une Feuilles - Terminons par un petit tour sur la boutique de Mille et Une Feuilles. Dans la rubrique « papiers de création », quels papiers choisiriez-vous pour du collage ?

Brigitte Barateau - Les papiers qui m’attirent sont les papiers qui ont de l’épaisseur, que l’on peut froisser, tordre, plier, gratter… je découpe peu aux ciseaux, je préfère déchirer pour laisser voir les déchirures. Donc ce sera le papier parchemin, le papier matière et pourquoi pas le papier pailleté !

 

Merci Brigitte !

 

Cécile Douay

Rédactrice web

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Du coloriage à l’art thérapie

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Depuis combien de temps n’avez-vous pas colorié ? Oui, colorié ! Un dessin en noir et blanc, des espaces vides, des crayons de couleurs. Tout simplement… Et pas juste pour passer le temps, bien au contraire !

Si les coloriages pour adulte sont actuellement en vogue, c’est qu’ils aident à combattre le stress et la dépression. Et bien plus encore.

Les mandalas par exemple, venus des traditions hindouistes et bouddhistes, proposent un exercice de pleine conscience, un retour sur soi, une forme de méditation. En se concentrant sur les formes et le choix des couleurs, celui qui colorie peut y mettre une intention, travailler sur lui-même, ses désirs profonds et son monde intérieur.

Par la visualisation et la prise de recul, le pouvoir des mandalas est fabuleux. Ce qui compte n’est pas le résultat final, mais la démarche au cours de laquelle les pensées vont et viennent, sans nous envahir.

« Symboliquement, colorier, c'est prendre la main sur une œuvre et par extension sur soi », explique Jérôme Bloch, directeur du studio "Hommes" au sein du cabinet de tendances Nelly Rodi.

Le psychiatre Jung, lui-même passionné de mandalas, s’en servait pour ses vertus de « re-centration de la psyché, de mise en ordre de soi par rapport à ses propres tensions intérieures, de dialogue entre le soi intérieur et le monde externe ».

On atteint là les frontières de l’art-thérapie.

« Pour parler d'art-thérapie ou tout simplement de thérapie, il faut qu'il y ait une démarche qui aille plus loin que le simple fait de colorier, un accompagnement par un professionnel, lequel sait où il souhaite emmener ses patients. Le coloriage en soi n'est alors qu'un support, comme la danse, la peinture, etc ». Précise Nathalie Renault, art-thérapeute.

 

Prendre contact avec sa vie intérieure et se transformer positivement

L’art-thérapie – ou plutôt devrions-nous dire « la thérapie par l’art » - permet de traiter de nombreux troubles par la méthode douce. Toute forme d’art peut être explorée : dessin, peinture, collage, sculpture, poterie, mosaïque, danse, musique…

Il ne s’agit pas là de développer ou d’utiliser ses dons artistiques, mais de libérer sa créativité et son imagination, d’utiliser l’art comme moyen d'expression de son intériorité, de ses émotions, ses pensées, son intuition, ses sentiments, ses aspirations...

A travers la création artistique, la personne peut exprimer ce qu’elle ne parvient pas à verbaliser. Elle pourra atteindre des résultats en termes d’affirmation de soi, de bien-être, d’éveil de la créativité, d’autonomie, de liberté, de gestion des émotions, de lâcher-prise, de gestion du stress, de réduction de l'anxiété…

L’art thérapie s’adresse autant aux adultes qu’aux enfants, aux personnes malades, en hôpital psychiatrique, en difficultés sociales, aux délinquants…

Le rôle du thérapeute est d’accompagner le patient dans son travail créatif, de lui donner une impulsion de création, le guider vers les chemins possibles. Sans interpréter, sans juger. Discrètement, il incite le patient à plus de profondeur et à lâcher prise afin de l’amener à des prises de consciences et à comprendre le sens de sa production.

C’est ce type de travail que nous vous proposons de découvrir prochainement, à travers trois portraits de professionnels qui utilisent le papier pour de la thérapie par l’art…

 

Rendez-vous bientôt avec Brigitte Barateau, qui utilise le collage comme support d’art thérapie !

 

Cécile Douay

Rédactrice web

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