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Tous ces papiers éphémères (5) : le papier hygiénique

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Le caractère éphémère de celui-ci n’échappera à personne !

Auriez-vous cru que ce sont les Chinois qui l’inventèrent, dès le Ve siècle ? Au XIVe siècle, il était fabriqué pour l’Empereur et sa Cour.

Pendant ce temps, en Europe et aux États-Unis, les pratiques étaient bien différentes : cailloux, herbes, végétaux, laine, dentelle, chanvre, coton et même animaux, selon sa classe sociale… jusqu’à ce que l’utilisation du papier journal se généralise aux XVIIIe et XIXe siècles.

A son tour décrié à cause des encres chimiques dangereuses pour l’hygiène intime, le papier journal fut remplacé vers 1950 par le papier hygiénique. En fait, il fut inventé au milieu des années 1800 par l’Américain Joseph Cayetti, mais les premiers rouleaux n’entrèrent pas si tôt dans les maisons.

En France, le premier papier hygiénique, dit « bulle corde lisse » pour sa couleur de corde, a été utilisé entre 1950 et 1970. Peut-être rappellera-t-il à certains quelques souvenirs … irritants !

Fabriqué à partir de sacs de toile ou d’espadrilles, il n’était pas spécialement reconnu pour sa douceur extrême. Aujourd’hui, il est encore présent dans de nombreux pays, où il est fabriqué à partir de cartons et de journaux. En France, on en trouverait encore quelques vestiges dans les toilettes de la SNCF.

A la fin des années 1950, est arrivé le « papier crêpé », favorisé par l’apparition de la chasse d’eau, les nouvelles exigences en matière d’hygiène et les progrès de l’industrie papetière.

La ouate de cellulose fut enfin utilisée à partir des années 1970-1980, pour le plus grand plaisir de nos fessiers et de … nos envies de déco !

Car, raffinement suprême en Europe, vous aurez remarqué qu’il est aujourd’hui possible d’assortir la couleur de son papier hygiénique à celle de son papier peint ou du battant de la cuvette … en France, on peut trouver plus de 10 coloris !

Aux États-Unis, où l’on préfère se maintenir au blanc, les petits caprices des consommateurs se portent davantage sur l’utilisation de parfums variés.

Si l’on voit apparaître sur le marché une diversification des couleurs, des parfums, des ondulations, des motifs, des textures, du nombre de plis et des traitements médicamenteux comme à l’aloès, les principaux défis des industriels se portent sur l’amélioration des capacités absorbantes, de la résistance et de la douceur du papier.

Pour ce faire, ils ont mis au point un système de séchage différent des traditionnelles machines à papier : un dispositif souffle de l’air chaud au travers de la feuille, ce qui permet de gonfler le papier et de lui donner davantage de bouffant.

Papier de faible grammage (environ 17 g/m²), la ouate est aujourd’hui de plus en plus élaborée à partir de pâte recyclée - tandis que l’on peut déplorer les effets néfastes sur l’environnement du blanchiment au chlore. Le parfum, lui, n’est pas déposé sur les feuilles mais sur le rouleau.

Le papier hygiénique sort d’immenses machines ayant une capacité de production de 2 000 mètres de papier à la minute, pour être enroulé sur des bobines géantes. Il est ensuite embobiné sur des cylindres du diamètre que nous connaissons, avant d’être découpé en petits rouleaux.

Les chiffres sont impressionnants : 3,2 milliards de paquets ou de rouleaux de papier hygiénique sont consommés chaque année en France, soit environ 55 unités par personne. Ceci représente 290 000 tonnes de papier !

Pour davantage d’hygiène et éviter certains désagréments liés à l’irritation provoquée par le papier, certains prônent l’utilisation du jet d’eau, comme on le fait dans certains pays d’Asie.

 

Et vous, seriez-vous prêt à troquer votre joli papier ouaté vert contre l’agréable petit jet d’eau ?

 

Cécile Douay

Rédactrice web

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