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Blanc : symbolisme, histoire et expressions… notre série des couleurs

papier-calque-blancIl fallait bien que ce jour arrive, voici la fin de notre série... Pendant plusieurs semaines, votre papeterie créative vous a embarqué dans une immersion colorée, un voyage à travers l'histoire et le symbolisme de celles qui teintent notre vie et nos humeurs : le jaune, l'orange, le rouge, le rose, le violet, le bleu, le vert, le marron et le noir. Avec le blanc, notre conclusion s'écrit en pureté et en universalité.

 

Le blanc, pas une couleur ?

Voici une idée tout à fait moderne et heureusement révolue… le blanc ne serait pas une couleur ! A cela deux raisons.

La première est d'origine scientifique. Quand Isaac Newton décomposa au XVIIe siècle le spectre de l'arc-en-ciel, il fut décrété que le blanc ne faisait pas partie des couleurs – même sanction pour son acolyte le noir. La deuxième raison remonte à l'époque où le papier devint le principal support d'impression et que le blanc fut assimilé à l'absence de couleur.

Jadis en effet, l'incolore équivalait à ce qui ne contient pas de pigments, c'est-à-dire à la teinte du support utilisé : le gris de la pierre, le marron du bois, le beige du parchemin, l'écru de l'étoffe…

Depuis, les physiciens ont tranché : le blanc est bien une couleur à part entière ! Ouf ! Bien que dans nos expressions actuelles, le symbolisme du manque et de l'absence perdure : une page blanche, une voix blanche, une nuit blanche, une balle à blanc, un chèque en blanc, avoir un blanc.

Finalement, cette réhabilitation du blanc n'est qu'un retour légitime au système antique, qui rappelons-le, reconnaissait le blanc, le noir et le rouge comme les 3 couleurs de base. Autant dire que pour nos ancêtres, ne pas reconnaître le blanc comme une couleur aurait été une aberration !

Par contre, ce qui était important pour eux, c'était de distinguer - à l'instar du noir - le brillant du mat. En latin on avait : albus pour le blanc mat (donnant albâtre et albumine) et candidus pour le blanc brillant (le candidat au vote qui revêt sa robe blanche éclatante). Dans les langues anciennes germaniques : blank pour le brillant, adopté en français suite aux invasions barbares et weiss pour le mat, toujours présent en allemand.

 

La plus ancienne, l'universelle

Malgré ces récents débats, le blanc est de toutes les couleurs celle qui conserve le symbolisme le plus constant à travers les temps. Et aussi à travers les continents. Que ce soit en Europe, en Asie ou en Afrique, à l'Antiquité ou au XXIe siècle, le blanc représente l'innocence, la virginité, la pureté, la propreté.

Est-ce l'influence du rendu uniforme et monochrome des étendues de neige dans les champs ? De cette impression de sérénité et de paix absolue ? Quoi qu'il en soit, la colombe blanche et le drapeau blanc sont des symboles de paix.

Pour des raisons d'hygiène, des siècles durant, seules les étoffes blanches étaient dignes de toucher le corps. Et de nos jours, bien que l'on admette de se glisser dans des draps violets, d'enfiler de la lingerie noire et de s'essuyer avec des serviettes de toilette bleues, le blanc reste l'indéfectible couleur hygiénique. Comme on le voit dans l'électroménager (réfrigérateur, lave-linge…) et la salle de bain (baignoire, lavabo…).

 

Le blanc de la vie

Le blanc de la naissance et de la mort, du berceau et du linceul. Symbole de virginité et d'innocence (le bébé), mais aussi de vieillesse et de sagesse (le vieillard aux cheveux blancs). En Asie et en Afrique, c'est même la couleur du deuil.

Le blanc de la lumière divine. Dieu représenté par une lumière blanche, ses anges vêtus de blanc, l'Immaculée Conception, les rois de droit divin et leurs attributs blancs : Henri IV, son panache et son cheval blanc, Louis XVI, son étendard, son écharpe et sa cocarde.

Le blanc de l'origine du monde et du transcendant. Le big bang imaginé comme un éclat de lumière blanche, les fantômes dessinés en blanc, en écho au monde des morts… La boucle est bouclée.

De la vie à la mort, pureté et propreté, que d'exigences pour notre blanc. Parfois, nous le voudrions même plus blanc que blanc !

 

Cécile d’Orthozen

Rédactrice web


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