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Le jaune : symbolisme, histoire et expressions… notre série des couleurs

Papier calque jaunePensez en couleurs, et vous verrez la réalité autrement !

Voici notre leitmotiv. Quoi de plus naturel pour une papeterie créative, n'est-ce pas ?

Utilisées dans la politique et la religion, dans la publicité et l'industrie, dans l'art et la création, les couleurs aident à faire passer une idée, un concept, une sensation… A travers les âges et les cultures, elles se sont imprégnées de valeurs et de sens, que désormais nous interprétons inconsciemment.

Mille et Une Feuilles vous propose une immersion dans l'univers des couleurs, où nous découvrirons leur histoire et l'origine de leurs symboliques.

 

Honneur au Jaune…

Il est le mal aimé, symbole de la trahison et de la maladie, mais nous on l'adore – un simple coup d'œil sur cette page suffit à le comprendre ! Car c'est aussi la couleur de l'action, du soleil, de la chaleur et de la lumière. En témoignent les enfants… qui, plein de candeur, l'utilisent spontanément dans leurs dessins. Tandis que nous, adultes influencés par les traditions et la société, l'associons davantage au mensonge…

Un briseur de grève n'est-il pas "un jaune" ? Datant du XVe siècle, cette expression a été empruntée à l'époque moyenâgeuse, lorsqu'un traître était surnommé un "jaune".

Et ce petit rire forcé, qui trahit notre peur, notre gêne ou notre honte, n'est-ce pas un "rire jaune" ? Une expression associée à la propriété du safran de déclencher… un rire incontrôlable.

On pourrait également citer les feuilles jaunes (qui meurent) et les photos jaunies (vieux souvenirs).

Alors qu'en Asie et en Amérique du Sud, le jaune a toujours été valorisé (symbole de pouvoir, de richesse et de sagesse en Chine par exemple), il est souvent la couleur citée en dernier en Occident.

 

Mais pourquoi a-t-il aussi mauvaise réputation, notre jaune ?

Les historiens eux-mêmes sont bien en peine de l'expliquer. Ce qu'ils constatent, c'est que l'on trouve dans les livres bien peu d'informations à son sujet.

Pourtant, dans l'Antiquité, le jaune était bien considéré, revêtu par les Romaines lors des cérémonies et des mariages. Il reflétait alors tout son côté lumineux.

C'est au milieu du Moyen-Age que le discrédit s'abat sur le jaune… au profit de l'or, qui récupère toutes ses valeurs positives. Le jaune est alors relégué à l'infamie et même à l'ostracisme : la robe jaune de Judas, la discrimination des Juifs (eh oui, les nazis n'ont rien inventé avec l'étoile jaune !). Le jaune désigne désormais les traîtres.

Ce n'est qu'à la fin du XIXe siècle que le jaune reprend quelques lettres de noblesse, grâce à l'art et aux impressionnistes. On pense aux tableaux fauves, aux tournesols de Van Gogh, puis à l'art abstrait. Le jaune est même élevé au rang de couleur primaire (avec le rouge et le bleu).

Le sport également participe à cette réhabilitation avec le … maillot jaune, évidemment !

Mais il ne s'agit que d'une réhabilitation partielle. On peut avoir le "teint jaune". La déco, l'automobile et la mode boudent encore (trop) souvent le jaune. Et si l'or a été dévalorisé, associé parfois à la vulgarité, l'orangé fait toujours mieux passer l'idée de joie et de vitalité que le jaune (cf la vitamine C). Les voitures de la Poste sont bien jaunes, direz-vous ? Mais c'est pour mieux les distinguer du rouge des pompiers !

Le jaune réussira-t-il un jour à faire oublier son acidité, et à retrouver sa pleine gloire ? Celle qui en fait la couleur attribuée aux divinités solaires et à la lumière spirituelle.

 

Et vous, aimez-vous le jaune ?
 

Cécile d’Orthozen

Rédactrice web


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