Pour ou contre les cahiers de vacances ?

Pour ou contre les cahiers de vacances ?

Vos enfants sont-ils de ceux qui ne veulent pas en entendre parler, ou plutôt de ceux qui le réclament à cor et à cri avant même que l’année scolaire ne soit terminée ?

Avec plus de 4 millions d’exemplaires vendus chaque année, le cahier de vacances, spécialité franco-française, pourrait être élevé au rang d’institution. Et on peut dire que les éditeurs rivalisent aujourd’hui d’imagination pour faire évoluer cet indispensable de l’été !

Rajeunis, plus ludiques, faisant appel aux licences et aux personnages de fiction, les cahiers de vacances sont désormais conçus pour séduire des enfants. Pour faire aimer les maths ou le français, on ne lésine plus sur les moyens ...

L’invention du cahier de vacances par Roger Magnard, fondateur des éditions Magnard, remonte à 1933. À la suite des secousses de la crise de 1929, l’homme d’affaires cherchait une idée pour créer un autre pic de vente que la rentrée scolaire. S’inspirant des fascicules de Devoirs de Vacances de la Librairie L’école des bons livres (devenue L’École des loisirs), il imagina des cahiers plus grands, plus aérés, de larges emplacements pour les réponses, de nombreuses illustrations et un cheminement ludique permettant de revoir l’essentiel et d’anticiper légèrement sur le niveau suivant. Ainsi naquirent « Les cahiers de Loulou et Babette », conçus pour raviver ses connaissances tout en s’amusant.

Avec le développement des grandes surfaces dans les années 70, plusieurs maisons d'édition ont pu entrer sur le marché, et le cahier de vacances se diffuser à grande échelle.

Depuis 2006, il existe même des cahiers de vacances pour adultes, répondant davantage au besoin de récréation des vacanciers. De la maternelle à la retraite, chacun revendique désormais ses « devoirs de vacances ».

 

Peut-on se passer de cahier de vacances ?

Dans notre e-book paru en 2014 consacré aux activités manuelles pour enfants, Carla Schiappa nous rappelait dans son édito combien ce programme de révisions n’est franchement pas le rêve pour nos enfants, qui ont besoin durant l’été de déconnecter des apprentissages systématisés. Elle insistait plutôt sur l’importance de les conduire vers d’autres types de découvertes et d’apprentissages qu’ils feront par plaisir.

C’est aussi notre avis. En fait, il est tout à fait possible – voire même recommandé - de s’en passer, et cela pour plusieurs raisons. Tout d’abord, en cas de retard, les cahiers de vacances, plus ludiques que scolaires, ne permettent pas de combler les lacunes. Par ailleurs, les exercices d’application ne sont pas forcément adaptés au niveau de l’élève, et seul face à ses exercices, l’enfant ne peut pas apprendre de ses erreurs. Les cahiers de vacances servent tout au plus à consolider les acquis de l'élève et à favoriser un redémarrage plus rapide à la prochaine rentrée scolaire.

Les cahiers de vacances ont davantage vocation à apaiser l’inquiétude des parents… Inutile de rajouter une pression supplémentaire, alors que les enfants doivent profiter des vacances pour se détendre et apprendre autrement, savourer des moments de jeux, de partage en famille et de découverte de la vraie vie.

 

Comment réviser tout en s’amusant ?

Pour l’été, beaucoup d’enseignants conseillent les apprentissages informels qui permettent aux enfants de travailler sans s'en rendre compte. De multiples idées pédagogiques et non scolaires existent :

  • Fabriquer une cabane
  • Lire un livre, des magazines
  • Observer les insectes, les escargots
  • Imaginer des formes en regardant les nuages
  • Faire un jeu de goût
  • Visiter un musée, un château, un village ancien
  • Faire un gâteau
  • Créer et écrire des cartes postales
  • Inventer des histoires
  • Pratiquer des activités physiques, courir, grimper aux arbres
  • Fabriquer un herbier, un album photos
  • Bricoler
  • Faire des jeux société, de stratégie, un Scrabble
  • Préparer un bon repas en famille
  • Se promener dans la nature, en forêt
  • Ramassez des galets et des coquillages
  • Rédiger un journal de bord
  • Traverser la France en voiture
  • S’occuper d’un potager

Autant de façons de créer l’envie et de transmettre à ses enfants ses propres connaissances et compétences, dans le plaisir. Ainsi, les apprentissages s’ancrent mieux car ils sont vécus dans le monde réel et non à travers des livres, qu’il faut apprendre par cœur. Les enfants prennent aussi conscience que leurs apprentissages scolaires ont des applications dans la vraie vie.

 

Vous tenez toujours au cahier de vacances ? Et si vous le fabriquiez avec du papier ?

Retrouvez comment faire dans notre astuce : Activités manuelles pour l’été : je fabrique mon cahier de vacances !