Les métiers du papier : le marbreur sur papier

Les métiers du papier : le marbreur sur papier

Si je vous dit « marbré à fleurs, à fleurons, à tourniquets, marbré d’Allemagne, Annonay, zigzag, plume de paon, œil de chat, peigné, agate, placard, montfaucon, caillouté… », à quoi cela vous fait-il penser ? …

Ce sont tous des motifs traditionnels de papier marbré ! Comment les obtient-on ? C’est ce que votre papeterie créative va vous expliquer, en partant à la découverte du métier de marbreur sur papier.

 

Marbreur sur papier : un métier rare

La demande étant faible de nos jours, moins de dix professionnels se dédient exclusivement à la marbrure manuelle. Aujourd’hui, la majorité des marbreurs complètent leur activité de savoir-faire connexes, comme la peinture, la décoration, la reliure d’art ou la réalisation de petits objets recouverts de papier marbré (boîtes, accessoires d’écriture, abat-jour…).

La reliure artisanale et la décoration de livres restent les principales utilisations de la marbrure. D’ailleurs, la plupart des ateliers de reliure fabriquent leur propre papier marbré, afin de s’adpater à la reliure et au contenu du livre.

Les marbreurs d’aujourd’hui s’adonnent aussi bien à la reproduction d’anciens papiers marbrés pour la restauration de reliures, qu’à la création de nouveaux motifs à partir de textures, de peintures et de procédés différents.

Le principe de la marbrure ? Sur de l’eau contenue dans une cuve et épaissie par une gomme hydrosoluble, le marbeur dépose des gouttes de peinture à l’huile ou à l’eau, puis les travaille à l’aide de pinceaux plats, de peignes, de baguettes et de pointes. Il pose ensuite la feuille de papier sur le motif, afin d’obtenir une empreinte par transfert. Tout son art réside dans le bon dosage des couleurs et la façon de les disperser.

 

Un art venu du Japon

Au XIIe siècle, les Japonais fabriquaient des suminagashi ou « encres flottantes » avec de l’encre de Chine et de l’eau de source. Les feuilles obtenues servaient pour la calligraphie de poèmes et pour les documents officiels, difficilement falsifiables à cause des motifs.

Les pays ottomans reprirent cette technique en utilisant des gouaches ou des pigments broyés, des couleurs plus vives et une eau épaissie avec de la gomme adragante pour que la peinture flotte mieux. Le papier marbré fabriqué avec technique appelée «Ebru» ou «art du nuage» était également dédié aux calligraphies de poèmes et aux documents officiels.

C’est ce procédé de fabrication qui a perduré à travers les générations, et perdure toujours.

En Europe, la marbrure fut adoptée à l’ère baroque pour la décoration, la reliure, la tabletterie. C’est à M. Ruette, un relieur du roi Louis XIII, que l’on doit l’appellation de « papier marbré », lorsqu’il employa cette technique pour reproduire sur papier des motifs de marbre.

Une des innovations majeures ayant enrichi le métier de marbreur fut celle de Lebreton à la fin du XVIIe siècle, qui réussit à utiliser des couleurs d’or et d’argent en complément des couleurs traditionnelles.

Le coût de la marbrure manuelle étant très élevé, la production fut mécanisée à la fin de XIXe siècle pour répondre à l’utilisation courante de papier marbré. Selon le procédé Putois inventé en 1900, une machine imite les mouvements de la main du marbreur.

 

Deux marbreuses professionnelles

Elles peignent sur l’eau et exercent leur art avec passion. Elles nous parlent du métier de marbreur et nous montrent en vidéo comment réaliser un papier marbré. Attention, vous allez voir opérer la magie sous vos yeux !!

L’artiste Zeynep Uysal Kog

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Et Marie-Anne Hamaide

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Apprendre la marbrure sur papier

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