Petite histoire de la fabrication du papier japon

Petite histoire de la fabrication du papier japon

Le papier mûrier trouve ses racines au Japon. Là où le papier est à l'origine de nombreux mythes et légendes, là où le papier est un art à part entière.

Là-bas, le washi (littéralement "papier japonais"), fabriqué à base de végétaux, paré de multiples couleurs et motifs, inspire de nombreuses créations faites pour être admirées : vêtements, déco, documents officiels, éventails, origami et autres petits objets. Le papier le plus courant et le plus résistant est le kôzogami, constitué de fibres de mûrier à papier, le kozo, spécifique au Japon. Ses fibres longues et résistantes en font un papier très particulier, de très grande qualité et qui ne se déchire pas.

Importé de l'Empire chinois, le papier a acquis ses lettres de noblesse au Japon au VIIe siècle, d'abord à travers la religion bouddhiste, puis à travers les actes administratifs et commerciaux. Au IXe siècle, le pays possédait déjà sa propre industrie papetière, œuvrant à l'amélioration des techniques de fabrication chinoises. A cette époque, la Papeterie impériale Kami-ya expérimente de nouveaux procédés et met au point les papiers de chanvre, de daphné, de paille et… notre fabuleux papier mûrier. Le papier japonais, le washi, est né ! Un papier d'une si grande valeur qu'il sert même à régler les redevances au Gouvernement…

 

L'art de fabriquer le papier mûrier

La production de papier mûrier se fait toujours de manière artisanale et résulte d'un processus long et fastidieux… mais qui en vaut bien la chandelle !

La première étape est d'obtenir la pulpe de washi à partir des tiges de kozo récoltées. Cuites à la vapeur, on en retire les différentes couches d'écorce et on en recueille les fibres internes blanches, qui sont aplaties, traitées, rincées, séchées et blanchies au soleil.

Puis, les impuretés sont éliminées : plusieurs heures les mains plongées dans l'eau froide ! Les boules de fibres, encore plus blanches qu'à l'origine, subissent un léger battage à la main pour bien séparer les fibres. Après un passage dans une machine à lames, on obtient la fameuse pulpe.

La fabrication du papier proprement dite peut maintenant commencer.

La pulpe est d'abord mélangée au tororo-aoi, une colle à base de racine d'hibiscus fermentée, qui permettra de maintenir et fixer les fibres. Cette pâte est ensuite versée sur une grille en bambou enserrée dans un cadre moulant qui donne la forme de la feuille de papier. Par passages successifs et énergiques dans une grande cuve d'eau, la pâte est répartie de manière uniforme sur la grille et la feuille de papier prend forme. Une fois l’eau drainée, on récupère la grille de bambou où la pulpe est restée accrochée. Pour terminer, on fait sécher la feuille sur une planche en bois, au soleil ou sur un séchoir chauffant.

Et voilà une belle feuille de papier mûrier !